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Cet après-midi, nous recevons les membres du Groupe de rap gabonais COMUNAUTE BLACK, conduit par leur leader Poithy LIEVAIN dit Phoenix. A cette occasion, ils nous entretiennent sur un certain nombres de points afin que nous puissions mieux les connaître ainsi que leurs activités musicales.
Désiré-Clitandre Dzonteu : D’où vous vient le nom du groupe Communauté Black ?
Communauté Black : Il faut dire que le nom du groupe naît après une longue réflexion interne entre les membres du groupe. Ce nom a été donné au groupe dans le souci perpétuel de suivre l’œuvre des grands Leaders africains comme Nkrumah, mais surtout de monter et de représenter la culture noire à travers une image unitaire et communautaire.
Désiré-Clitandre Dzonteu : Alors comment êtes-vous arrivés à la musique ? La rencontre des membres ?
Communauté Black : Nous avons en effet commencé comme danseurs, nous venions de différents horizons. Bung PINZ arrivait de Ndendé, BHAWULUU de Libreville, PHOENIX, MATHASS, FHARIX et DHISSUNGGY étaient eux basés à Tchibanga. Après la danse, nous avons découvert que nous avions du potentiel et que nous pouvions mieux l’exprimer par la chanson en particulier le rap. C’est ainsi que le groupe fut formé et Mathass et Phoenix assurent la partie rap des chansons.
Désiré-Clitandre Dzonteu : A partir de là , depuis combien de temps existe le groupe ?
Communauté Black : Le groupe Communauté Black existe depuis l’année 1993 au sud du Gabon, plus précisément à Tchibanga. Mais après, nous avons voulu changer d’univers. D’ou le titre de notre premier single « Nouvel Univers »
D-C.D.: Peut-on savoir combien vous êtes dans ce groupe?
C.B.: Le groupe était au départ constitué de six membres, parmi les quels FHARIX, MATHASS, BHAWULUU, PHOENIX, BUNG-PINZ et DHISSUNGGY, qui nous a quitté le 01-01-05 à la suite d’une noyade à la Pointe St Denis , lors d’une excursion en ces lieux qui devaient abriter le tournage du nouveau clip de la chanson intitulée « Babylone ».
D-C.D.: On constate que dans vos chansons, il y a un mélange de rap et de rythmes locaux. Mais dans quelle catégorie classez-vous finalement votre musique ?
C.B.: Le groupe se range en principe dans le hip hop, musique urbaine. Cependant, nous avons jugés utile d’incorporer dans nos chansons du rythme traditionnel . C’est-à-dire qu’on a une addition de rythmes tels Ikoku, le Bilombo qui sont des musiques du sud du Gabon. Nous y avons aussi incorporés bien de sonorités des autres régions gabonaises et même africaines.
D-C.D.: Quelles sont vos sources d’inspiration ?
C.B.: Comme sources d’inspiration, nous puisons dans le vaste patrimoine qu’est l’Afrique et ses Traditions. Mais avant tout, c’est le vécu , les choses de tous les jours, les maux qui gauchissent la société qui nous servent pour produire nos œuvres. On lit alors les rapports qui se traduisent par la stratification de la société et on essaie de les traduire dans notre musique.
D-C.D.: Combien d’albums avez-vous à votre actif ?
C.B.: Le groupe a à son actif un single « NOUVEL UNIVERS » , un album « PANAFRICANISME » et un prochain album qui sort bientôt dans les bacs. Ce sera un hommage à notre frère disparu . D’où la titre du prochain album « DHISSUNGGY »
D-C.D.: Parlez-nous du maxi single NOUVEL UNIVERS .
C.B.: Dans ce single, le groupe raconte comment ils ont fait pour être ensemble, les innombrables difficultés dans la banlieue nord de TCHIBANGA (Tandu-Massanga). Les différents thèmes sont : les prérogatives ; c’est-à-dire les avantages particuliers, les privilèges attachés à certaines fonctions, à certains titres d’où l’expression « les moutons broutent là où ils sont attachés ». On parle aussi de la corruption de la police, de la déchéance de la jeunesse, du rôle de tout un chacun dans la société. Ceci est surtout dans le souci de relever les mentalités.
D-C.D.: Qu’en est-il de l’album PANAFRICANISME ?
C.B.: Ca a été pour nous l’occasion dans cet album de prôner et de chanter la diversité, l’union des Etats africains. Mais ce fut aussi le tremplin pour fustiger un tant soit peu l’insécurité grandissant dans nos villes, la vanité, de dénoncer les spoliations des peuples par leurs dirigeants, la mauvaise gestion des richesses . Cependant, à travers cet album, nous avions l’ambition d’exhorter les gouvernants à appliquer la bonne gouvernance. Mais aussi c’est pour nous l’occasion de montrer aux autres jeunes que nous avons un rôle à jouer, nous dirons même que nous avons un pouvoir et nous pouvons le mettre au service du développement de nos pays.
Il faut aussi dire que cet album était surtout fait pour imposer notre type de rap (hip hop Ikoku) dans le giron du rap existant au Gabon.
D-C.D.: On remarque que le groupe COMUNAUTE BLACK est un groupe d’étudiants. Comment arrivez-vous à concilier études et musique ?
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Writer Profile
Desire--Clitand
Je suis étudiant en 4ième année de littératures africaines à l'Université Omar Bongo de Libreville, au Gabon. Je fais partie du bureau élu des Jeunes Volontaires Francophones du Gabon (JVF-Gabon) où j'occupe les fonctions de chargé des projets et des programmes. Le site web est: www.jvfgabon.org . Je suis par la même occasion vice–président du CRELAF (Cercle de réflexion des étudiants en littératures africaines et francophones) www.crelaf.tigblog.org/. Structure de l’Université, précisément du département des Littératures Africaines. A travers ce canal, nous avons pour dessein de vulgariser la littérature africaine et francophone, mais aussi de montrer tout le potentiel esthétique qui est le leur. Potentiel bien évidemment illustrer par les œuvres d’AHMADOU KOUROUMA ou de Sony LABOU TANSI par exemple.
Toutefois, mon plus grand souhait et souci est de faire quelque chose pour sortir le continent africain de la misère et des drames qui l'assaillent depuis des décennies. C’est pour cette raison en effet que j’aime beaucoup écrire pour traduire ce que je ressens, c’est-a-dire mes passions, mes envies et pour sublimer mes besoins, mes haines, mes peines, mes désespoirs, mais aussi pour donner mes idées à ceux qui en ont besoin, ou pour égayer simplement des personnes en détresse. Dans le quotidien je suis grand lecteur d’Ahmadou KOUROUMA, de Sony LABOU TANSY et de STHENDAL. Ce sont trois auteurs dont l’œuvre est une symphonie me rappelant sans cesse le devoir de droiture et le respect total d’autrui. Mon aventure avec la littérature commence au cours moyen où je fus champion des affabulations. J’écrivais tellement des rédactions drôles et attrayantes, ce qui me valait d’être copier par les absents qui s’en inspiraient pour produire leurs propres textes. Cela m’a poussé à aimer la littérature et l’écriture, à me sentir intéressant. C’est pourquoi je suis en train de terminer la rédaction d’un recueil de nouvelles. Mais ce qui me bloquera ce n’est qu’un éditeur. Car je suis encore sous les tropiques où tout est politisé et subjectif.
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Comments
réaction à chaud! Moungonga Luc Fernand Deliberthy | Aug 11th, 2005
Hommage à DHISSUNGUY a été un mérite, car il reste pour moi et pour la communauté un véritable leader dans le monde du rap à Gabao.Le groupe COMMUNAUTE BLACK est un groupe qui mérite d'être encouragé car il ont choisi de faire dans l'originalité, c'est à dire allié la tradition au rythme moderne.Ce que nous avons appelé le IKOKOU RAP dans une region du Gabon précisement dans le sud.
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