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Définition
Les talibés sont les disciples du Coran sous la direction d’un marabout c.q. maître du Coran.
Position
La situation des talibés en Afrique de l’Ouest et spécifiquement au Sénégal est depuis quelques années, un sujet de discussion très actuel. Au Sénégal, ainsi que dans d’autres pays il y a beaucoup d’associations, de petites fondations privées de l’extérieur, ainsi que de grandes ONGs, qui se battent pour l’amélioration des conditions de vie de ce groupe toujours croissant des enfants de la rue mendiants.
Argent
Le montant d’argent qui est alloué annuellement par l’Etat et les bailleurs de fonds à l’ “aide aux enfants” est inconnu. Les dernières années le gouvernement sénégalais a arrêté son engagement financier en faveur des enfants de la rue suite à un manque d’argent et des changements d’orientation politique. Cette dernière évolution est surtout perceptible dans le secteur de l’éducation, mais peut aussi avoir occasionné une augmentation du nombre des écoles coraniques (daara’s). Les grèves des instituteurs à cause du non-paiement de leurs salaires atteignent en premier lieu les écoliers. Un grand nombre d’instituteurs quittent l’éducation publique et cherche du travail dans le groupe croissant des écoles privées. Suite à cette fuite intellectuelle la qualité du système éducatif public diminue remarquablement. A cause de la croissance disproportionnée de la population, les écoles primaires et secondaires sont saturées par les effectifs pléthoriques des élèves. Il y a peu d’espoir que le gouvernement marquerait à court terme de grands succès avec ses plans de planification familiale.
Chiffres
Il n ‘y a pas de chiffres exacts sur le nombre de daara’s et talibés (à Dakar ou ailleurs). Jamais il n’a été évoqué un programme d’études national sur les daara’s, comparable au programme d’études national qui est en vigueur pour les écoles primaires et secondaires. Un tel plan d’études en combinaison avec une réglementation précise pour l’établissement d’un daara pourrait diminuer considérablement le phénomène de la multiplication exponentielle des daara’s qui poussent à l’état sauvage.
Le gouvernement aurait un autre problème, si les talibés, dont le nombre est estimé à plus de 500.000 enfants, commençaient à fréquenter l’éducation régulière. A savoir qu’il n’y a nullement de la place pour tant de nouveaux élèves. On se doute que c’est pour cette raison que le gouvernement ferme les yeux sur la croissance sauvage des daara’s.
Nombre
Le nombre d’écoles coraniques (daara’s) augmente en premier lieu dans les grandes villes. La plupart du temps ce sont les maîtres du Coran, les Marabouts, qui partent des zones appauvries (la campagne) pour les grandes villes avec 15 à 30 enfants de l’âge de 5 à 12 ans qui leur sont confiés (oralement) par les parents. Auparavant, c’était une affaire honorable de “pouvoir” faire éduquer son fils par un marabout. Malheureusement, cette tradition s’est dégénérée et est devenue une échappatoire pour l’exploitation et le travail forcé des enfants. Arrivé à Dakar le marabout cherche un abri pour le daara dans des maisons inhabitées.
Ce n’est pas difficile de trouver un tel abri. A Dakar, une ville avec plus que 3 millions d’habitants, certaines constructions ne sont jamais achevées. Dès fois moyennant un arrangement de bail temporaire, le propriétaire laisse installer le daara dans sa maison inachevée. Une fois l’abri réglé, les enfants sont obligés d’aller mendier tous les jours avec les boîtes de tomate concentrée vides. Les enfants doivent en général rassembler de 400 à 600 CFA (presque 1 euro), avant de pouvoir rentrer au daara. Dès fois les talibés sont obligés de mendier également une grande partie de la nuit avant d’avoir collecté les fonds exigés.
Le marabout se couvre en déclarant qu’il initie les enfants au Coran en échange de leur contribution mendiée. Cette prétendue initiation au Coran qui est très difficile à vérifier, semble être en contraste amer avec les traumas et l’endurcissement interne que ces enfants vivent à cause de cette pratique quotidienne de mendicité. En observant les enfants mendiants, il est clair que leur santé corporelle en souffre autant. En plus de parasites intestinaux, beaucoup de garçons sont couverts de cicatrices et ont des abcès et autres blessures infectées.
Si les enfants grandissent sans qu’il y ait un renfort en nouveaux talibés, le daara se disloque souvent. De plus en plus on trouve les gîtes quittés par les marabouts, où les enfants sont laissés à leur sort et essaient de survivre comme enfant de la rue. Ou, à l’âge de 16 ans, les enfants quittent par eux-mêmes le daara. Souvent déplacés et détachés suite au long séjour loin de leurs parents et de leur village, ils commencent leur carrière dans la rue.
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William
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