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De "l'exportation" de la grippe aviaire Printable Version PRINTABLE VERSION
by Eric, Senegal Nov 1, 2006
Health , Technology , Globalization   Interviews

  

Que sait-on aujourd’hui des modes de propagation de la grippe aviaire ?
J-L.A. : On sait tout d’abord que le rôle des oiseaux sauvages a été surestimé. Sur le continent africain par
exemple, la maladie n’a vraisemblablement pas été introduite par des oiseaux migrateurs mais par des
importations de poussins, en provenance d’un pays contaminé. Il sera difficile de le prouver, car, en Afrique, les
moyens de recherche épidémiologique sont limités et les autorités de certains pays ne sont malheureusement
pas toujours coopératives ni transparentes. A l’inverse, le rôle de l’homme a été sous-évalué. Les mouvements
de volailles, c’est-à dire essentiellement le commerce, sont pour beaucoup dans la dissémination de la maladie.
En Asie du Sud-Est et en Afrique, ils sont à l’origine de la propagation du virus à l’échelle régionale.

La maladie « s’exportant », quelles sont les préconisations de l’OIE en matière d’échanges
internationaux ?
J-L.A. : La détection précoce et la réaction rapide, clés de la lutte contre les maladies animales, ne sont
possibles que dans un contexte de transparence et de surveillance. C’est un des rôles premiers de l’OIE que de
le garantir. Pour assurer la sécurité sanitaire du commerce mondial, l’OIE élabore par ailleurs des documents
normatifs. Le « code sanitaire pour les animaux terrestres » regroupe ainsi l’ensemble des lignes directrices de
l’OIE en cas d’influenza aviaire : définition de zones de protection, abattage sanitaire, limitation des
mouvements, éventuel recours à la vaccination... Lorsque la législation ne prévoit pas d’indemniser les
éleveurs, ces normes sont parfois difficiles à appliquer. C’est pourquoi l’OIE travaille à la création d’un Fonds
mondial de compensation pour les éleveurs, qui permettrait de rendre plus efficaces certaines mesures. En
outre, les certificats délivrés dans le cadre du commerce mondial n’offrent pas une garantie égale. Dans
certains pays, ils relèvent d’une procédure très stricte et dans d’autres, sont signés les yeux fermés. Pour
pouvoir juger de la validité de ces certificats, il faut pouvoir estimer la qualité des services vétérinaires qui les
émettent. L’OIE a donc lancé un programme d’évaluation de la gouvernance vétérinaire des pays membres.
Elle forme actuellement des auditeurs qui interviendront dans les pays qui en feront la demande ; la Banque
mondiale s’engageant à y investir pour combler les défaillances identifiées.

Ne faudrait-il pas aller plus loin au regard des risques encourus ?
J-L.A. : Il est nécessaire de garder à l’esprit que l’OIE n’a pas vocation à faire de l’ingérence. Il relève de la
responsabilité des Etats d’adopter des mesures appropriées et de mettre en place une interdiction ou des
restrictions à l’importation de volailles en provenance de pays contaminés. Des missions d’expertise OIE/FAO
peuvent conseiller ces pays en la matière.

Les réactions de la communauté internationale ont-elles été adéquates face à la propagation du virus ?
J-L.A. : Des déclarations intempestives de l’OMS ont fait peur à certains pays riches, qui ont alors largement
investi dans la prévention de la pandémie humaine (achat massif d’anti-viraux, de masques, de vaccins...).
L’OIE a estimé, dès le début de l’épizootie, qu’il fallait éradiquer le mal à sa source animale et aider les pays du
Sud-Est asiatique à endiguer la maladie. Pour ce faire, la mobilisation de tous les acteurs, privés ou publics, est
indispensable. L’action de certaines ONG, et notamment celle d’AVSF, est à ce titre particulièrement
remarquable. Aujourd’hui, 75 % des maladies émergentes sont des zoonoses (maladies transmissibles de
l’animal à l’homme). Le meilleur moyen de protéger l’homme, c’est d’éradiquer la maladie chez l’animal. Un seul
pays défaillant constitue un risque permanent pour les autres pays. Il aura malheureusement fallu une crise de
l’ampleur de celle de la grippe aviaire pour que les bailleurs de fonds comprennent qu’investir dans les
systèmes de santé animale est une priorité.

Interview de Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
Source Revue Habbanae AVSF 2006






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