by Mouyaga Lilian Gervil | |
Published on: Feb 14, 2006 | |
Topic: | |
Type: Opinions | |
https://www.tigweb.org/express/panorama/article.html?ContentID=6987 | |
(cf. Rapport du Secrétaire général de l'onu; session d'organisation, 30 avril-2 mai 2001) La composante sociale du développement durable va de la mise en oeuvre de l'équité au renforcement de l'identité des êtres humains dans la diversité. L'équité c'est au niveau mondial la solidarité vis à vis des pays du sud (aide publique aussi développement) et la lutte contre la pauvreté. Le développement durable pose aussi le problème de l'équité intergénérationnelle et notre responsabilité vis à vis des générations futures. On distingue en général le développement humain, qui renforce la capacité individuelle par l'éducation et le partage de valeurs éthiques, et le développement social qui s'attache aux relations sociales et culturelles, aux capacités collectives et aux processus de décision, à la gouvernance. Par développement humain le Programme des Nations Unies pour le Développement entend par exemple : responsabilisation, coopération, équité, durabilité, sécurité. L’extrême pauvreté est la réalité quotidienne de 1milliard d’êtres humains qui vivent avec moins de 1 dollar par jour La pauvreté est un phénomène qui se caractérise par des revenus peu élevés et une faible consommation; ce qui entraine par voie de conséquence la faim et la malnutrition, une mauvaise santé, un manque d’éducation et de compétences, un accès insuffisant à l’eau et aux services d’assainissement et une grande vulnérabilité face aux problèmes économiques et sociaux. Et il va s'en dire que de faibles revenus limitent l’accès aux biens et aux services de base et le manque d’accès aux biens et aux services limite les possibilités de mener des activités rémunératrices. La pauvreté est souvent liée à d’autres facteurs sociaux tels que l’appartenance raciale ou ethnique et l’identité sexuelle, et elle fait écho aux types de discrimination actuels ou séculaires dont sont victimes certains groupes sociaux. Ce sont les femmes qui souffrent le plus de la pauvreté et ont en général le plus de difficultés à y échapper. Il est essentiel de permettre aux femmes d’avoir accès sur un pied d’égalité avec les hommes aux activités génératrices de revenus, à la terre, à l’eau, au crédit et aux autres ressources si l’on veut lutter contre la pauvreté. Les revenus perçus et gérés par les femmes démunies ont plus de chances d’être consacrés à l’amélioration de l’alimentation, des soins de santé, de l’éducation et à la satisfaction des autres besoins essentiels que ceux gagnés ou gérés par les hommes. Il est également essentiel de garantir à tous les enfants l’accès à l’éducation et aux soins de santé de base, ainsi qu’un accès à l’éducation sans discrimination pour les filles, quel que soit le niveau d’études. La pauvreté étant généralement évaluée sur la base du ménage (et non de l’individu), on manque d’informations sexospécifiques sur les taux et tendances de la pauvreté. Des données plus précises sont donc nécessaires pour analyser les aspects de la pauvreté liés aux disparités entre les sexes et mettre au point des politiques permettant de combler les écarts existants. La pauvreté est généralement concentrée dans les zones rurales. Bien qu’il soit difficile d’établir une comparaison entre la pauvreté en milieu rural et la pauvreté en milieu urbain, on estime qu’environ 75% des pauvres du monde vivent dans les campagnes des pays en développement. Dans bon nombre de ces pays, la croissance économique et la réduction de la pauvreté observées récemment ont essentiellement concerné les villes, creusant l’écart économique entre milieu rural et milieu urbain. Le phénomène d’urbanisation ne fait qu’accroître la proportion de pauvres vivant en milieu urbain, mais on prévoit qu’en 2025, 60% de la population mondiale défavorisée vivra encore en milieu rural En moyenne, 45 à 50 % des habitants d'Afrique subsaharienne vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Cette proportion est beaucoup plus élevée que dans toutes les autres régions du monde, à l'exception de l'Asie du Sud. En 1993, on estimait que 40 % des habitants disposaient de moins de 1 dollar (des États-Unis) par jour pour vivre. Au moins 50 % des pauvres vivent dans cinq pays d'Afrique de l'Est et au Nigéria. Par ailleurs, l'intensité de la pauvreté - c'est-à-dire la mesure dans laquelle les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté - est plus grande en Afrique subsaharienne que partout ailleurs dans le monde. Les conséquences de la pauvreté renforcent souvent ses causes complexes, ce qui aggrave le problème. Il a été établi que les causes de la pauvreté sont l'accès insuffisant aux possibilités d'emploi; le manque de moyens de production, tels que terre et capital, et la quasi-impossibilité pour les pauvres d'obtenir du crédit, même pour de petits montants; l'accès insuffisant aux moyens de soutenir le développement rural dans les régions pauvres; l'accès insuffisant aux marchés où les pauvres pourraient vendre des marchandises et des services; la faible dotation en capital humain; la destruction des ressources naturelles, conduisant à la dégradation de l'environnement et à la baisse de la productivité; l'accès insuffisant à l'assistance pour ceux qui vivent à la marge ou pour les victimes de la pauvreté transitoire; le manque de participation des pauvres à la formulation des programmes de développement. Donc, la stratégie la plus importante pour réduire la pauvreté en Afrique consiste assurément à chercher à obtenir des taux élevés de croissance durable. En effet, des taux de croissance d'au moins 6,5 % par an sont nécessaires si l'on veut que les pays subsahariens types ramènent la pauvreté à un niveau acceptable. Cependant, une forte croissance générale ne suffit pas à réduire la pauvreté. Le schéma de croissance adopté doit être favorable aux pauvres, soit directement, par la création d'emplois et la hausse des revenus, soit indirectement, par l'amélioration des services sociaux. Ensuite, la répartition de la croissance est décisive, car c'est elle qui détermine quels groupes sociaux bénéficient des créations d'emplois et de la hausse des revenus. En mettant l'accent sur l'expansion de l'agriculture, sur les régions pauvres et éloignées et sur les bidonvilles, on pourrait sans doute faire bénéficier plus largement les différents groupes, notamment les pauvres, de la croissance. Il ne faut pas s'attendre à ce que la pauvreté en Afrique subsaharienne recule en l'absence d'une amélioration de la détermination des autorités nationales et du sentiment de paternité à l'égard des programmes qui visent à atteindre cet objectif. Or, seuls quelques gouvernements de la région (un quart du total) ont explicitement fait de la réduction de la pauvreté un objectif gouvernemental important dans les programmes menés avec le concours de la Banque. Les débats menés avec les représentants des gouvernements et des ONG au sujet de l'engagement des dirigeants ont débouché sur trois conclusions : Les Africains doivent diriger le mouvement de lutte contre la pauvreté et les bailleurs de fonds doivent accepter et faciliter l'exercice de ce rôle. Le fait que de nombreux gouvernements africains n'ont pas fait de la réduction de la pauvreté leur objectif central est un problème majeur. Les bailleurs de fonds, y compris la Banque, portent une part de responsabilité en la matière car ils acceptent d'accorder des prêts même lorsque les gouvernements ne sont guère intéressés par la lutte contre la pauvreté. Si l'on veut comprendre les problèmes et les besoins des pauvres et agir pour améliorer leur sort, il est indispensable que toutes les parties prenantes soient impliquées. (cf.Faire reculer la pauvreté en Afrique subsaharienne : Rapport d'un groupe d'étude de la Région Afrique, Rapport n° 15575-AFR, mai 1996) « return. |