by Mouyaga Lilian Gervil | |
Published on: Jan 14, 2006 | |
Topic: | |
Type: Opinions | |
https://www.tigweb.org/express/panorama/article.html?ContentID=6862 | |
Ce texte d'Antoine Lawson montre Les insuffisances dans l'enlèvement et le traitement des déchets qui aggravent le problème de l'eau potable au Gabon et permettent de mesurer les limites des politiques actuelles de l'environnement dans notre pays pourtant ci petit; Melé d'interview et d'opinions receuillies auprés des populations, il est le miroir de la réalité, l'expression même de ce qui reste à faire; autrement dit: beaucoup! La pollution aggrave le problème de l'eau potable Libreville, la capitale gabonaise, avec ses quelque 600.000 habitants, compte plusieurs quartiers pauvres où habitent généralement des familles défavorisées, sans accès à l'eau courante parce qu'ils ont choisi, en grande partie, de bâtir leurs maisons sur des sites non viabilisés. Et les autorités avaient laissé faire. ''Pour nous approvisionner en eau potable chez des voisins qui ont souscrit un abonnement à la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG), nous devons parcourir plusieurs centaines de mètres et débourser 350 francs CFA (environ 58 cents US) pour le mètre cube d'eau alors que le prix officiel est de 281 FCFA (environ 46 cents US)'', s'exclame un chef de famille. ''Par contre, certains quartiers ont le privilège de puiser l'eau potable à la pompe publique. Une inégalité qui n'a pas été corrigée depuis des années malgré la privatisation de la SEEG'', ajoute-t-il. Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), 80 pour cent de la population en zone urbaine utilisent de l'eau potable contre 30 pour cent en zone rurale. Au total 38 pour cent y ont accès directement dans leurs logements, 21 pour cent s'approvisionnent auprès d'un voisin et 8 pour cent à la borne fontaine. Le Gabon est peuplé d'environ 1,2 million d'habitants dont 70 pour cent vivent en zone urbaine et principalement à Libreville. L'accès à l'eau potable demeure un problème crucial dans les zones rurales et dans les quartiers pauvres des grandes villes gabonaises. Selon l'UNICEF, la prévalence de maladies endémiques ou liées à la consommation ou au contact d'eaux non traitées (comme la bilharziose et les diarrhées), est favorisée par les conditions d'approvisionnement précaires en eau. Interrogé sur l'inégale répartition des points d'eau potable, le président du Conseil d'administration de la SEEG, François Ombanda, a déclaré que ''dans l'ensemble, la SEEG a pu accéder aux nombreux besoins de la clientèle. Un investissement de plus de 110 milliards de FCFA (environ 183,333 millions de dollars US) avait été destiné à la réhabilitation des équipements bien que de nombreux points restent à améliorer, notamment l'extension des réseaux d'adduction d'eau...''. L'Association gabonaise pour la promotion de l'alimentation infantile conseille aux populations des quartiers défavorisés de ''chauffer l'eau, de la filtrer ou de la désinfecter avec certains produits antiseptiques inoffensifs pour l'organisme humain avant de la consommer'', explique Sylvianne Wora, membre de cette organisation non gouvernementale (ONG). Un autre défi à relever par les services publics est la protection des points d'eau et des plages contre la pollution. En l'absence d'un service performant de ramassage d'ordures, les côtes gabonaises sont devenues les lieux de dépôt d'objets et de déchets divers que les vagues emportent et reversent le long des mêmes plages. La mer devient aussi une décharge publique lorsque les sociétés de ramassage d'ordures ménagères n'arrivent pas à les collecter correctement. La grande partie des cours d'eaux est polluée par les déchets domestiques; les eaux usées sont directement déversées dans les canaux qui les évacuent dans la mer. Dans les zones non urbanisées, les inondations surviennent après les grandes pluies. Ces eaux se mêlent aux détritus qui véhiculent de nombreuses maladies dont les enfants sont les principales victimes. Les ONG en tête desquelles le Fonds mondial pour la nature (WWF), se disent préoccupées par la pollution des eaux qu'elles considèrent comme l'un des pires dangers qui menacent la santé des populations au Gabon. ''Le vrai problème est le manque de civisme de la part de la population qui préfère jeter les ordures par terre au lieu de les déverser dans les bacs réservés à cet effet'', déplore Nang Nzue, un maître d'école. Une enquête réalisée récemment par le ministère de la Santé publique et de la Population estime à près de 50 pour cent la proportion des ménages qui évacuent correctement les ordures. ''Nous éduquons les populations pour maintenir en bon état leurs fontaines publiques'', explique Lucien Mba, technicien et agent de l'Etat. Faute de personnel qualifié et de moyens suffisants, les autorités sanitaires n'assurent pas convenablement la propreté des sources d'approvisionnement en eau. Elles reconnaissent que ''les populations des quartiers défavorisés font la vaisselle, lave leur linge et se lavent à proximité des points d'eau''. Dans les zones pétrolières du pays, l'extraction et le transport du pétrole constituent toujours un danger potentiel de pollution des lacs et des rivières. ''Les experts en environnement admettent en général que les pertes de pétrole en mer sont de l'ordre de un millième des volumes extraits, ce qui, pour le Gabon, représente environ 18.000 tonnes de brut par an...'', souligne Patrice Ngouanga, responsable de la sécurité à la compagnie pétrolière Shell Gabon. Un certain nombre de pollutions d'ampleur limitée ont été rapportées par la population, les usagers des ports et les ONG, selon Stéphane Mounguenza, président de l'association ''L'eau pour la vie''. ''Grâce à la pression de plusieurs associations environnementales, Shell Gabon a procédé, en 1997, pour un coût de plusieurs milliards de FCFA, à la réhabilitation de la lagune de Vevey qui, pendant 30 ans, avait servi de décharge aux eaux usées salées contenant des hydrocarbures'', témoigne un habitant de Gamba où est installé le siège de la compagnie pétrolière. (FIN/2003) « return. |