by Mouyaga Lilian Gervil
Published on: Dec 21, 2005
Topic:
Type: Opinions

Parmi les nombreux défis auxquels elle doit faire face, l’Afrique doit notamment relever celui de la paix et de la sécurité.
Aujourd’hui, au-delà de l’extrême souffrance qu’ils imposent aux populations, les guerres et les soulèvements armés épuisent les ressources, tant financières que minières; maritimes que halieutiques; mais aussi et surtout le potentiel humain que recèle le continent, ce qui entrave considérablement son développement.

Par ailleurs, la difficulté à instaurer un dialogue structuré, suivi et entretenu entre la parties en conflit ne facilite pas la recherche de solutions;alors même que la diminution des risques des conflits réside, sans aucun doute, dans la bonne gouvernance, dans une lutte conséquente contre la pauvreté; une lutte éfficace contre la misère; une lutte énergique contre l’exclusion; une lutte sans fioriture contre l’impunité et la délinquance financière.

Aujourd’hui, les deux tiers de la population de l’Afrique a moins de 25 ans, ce qui est un défi démographique majeur à relever, dans un monde où la solidarité traditionnelle africaine tant à disparaître au profit de l’urbanisation; dans un monde dans lequel l’information circule à la cyber-vitèsse; dans un monde où l'individualisme prend le pas sur les valeurs africaines sous le manteau du développement...rien ne serait plus dangereux et périlleux pour le continent que de laisser cette jeunesse africaine sur le bas côté, en marge de tous !

Mais malheureusement, et cela n'est un secret pour personne, les conflits en Afrique ont en commun la très forte implication des jeunes pour qui la violence devient un mode de vie, une sorte d’enjeu pour s’affirmer au sein des sociétés qui s'éffritent chaque jour un peu plus. Ajouter à celà, l'absence d’une éducation de qualité à laquelle ils aspirent, font de ces jeunes la proie du SIDA, source de profond désarroi parmi les problèmes de santé, sans parler du paludisme, de la malria, du choléra et autres épidémies qui rongent l'Afrique. Mais la crise de l’emploi est, sans nul doute, la préoccupation majeure de cette jeunesse à laquelle j'appartiens !!

En effet, le fait que cette jeunesse soit affectée par le chômage prive l’Afrique de bras valide dont elle a besoin pour son développement, pour atteindre et réaliser des ojectifs tels que ceux du millénaires pour le développement qui la mettront sur de bons rails. Entre autre phénomene problématique, c’est que pour fuir ces conditions de vies qui avilissent tout être humain, et espérer voir un éclairci dans leur vie quotidienne, la jeunesse s’est mise à exploiter l’un des réflexes les plus anciens de l’histoire de l’humanité, à savoir l’immigration ( qu'elle soit clandestine ou non).

Et les dégats sont parfois énormes; sinon combien de fois des jeunes du continent ont tenter de quitter ce dernier, de partir à la recherche d'un meilleur ailleurs? d'aucun se sont embarqués dans des trains d'atérissage d'avion et ont rendu l'âme en cours de route; d'autre sont morts noyés en plein ocean; d'autres pourtant arrivés, se sont vus être reconduit dans leurs pays d'origine (et là encore ça dépend), " tout frais payer" (qu'on excuse l'ironie).

Face à tous ce qui précède, l’Afrique ne doit plus se laisser gagner par un sentiment d’impuissance, car le continent regorge de ressources, aussi bien minières, qu’intellectuelles ; forestières, que maritimes, faunique et surtout HUMAINE, pour assurer son décollage économique.
Le président malien, « ATT », lors du 23eme sommet Afrique-France, exprimait le vœux de voir l’Afrique prendre sa juste place dans le commerce international, notamment agricole, car pour beaucoup d’Etat du continent, l’agriculture recèle un potentiel énorme de croissance et constitue un secteur pourvoyeur d’emploi pour les jeunes.

La pauvreté et les faibles revenus se rencontrent surtout dans les pays où l'agriculture évolue lentement et n' absorbe qu' une proportion minime de la population active; il s'agit pourtant d'un secteur stratégique dont les rôles ( producteur de nourriture; fournisseur d'emplois et source de devises...) en font l'un, sinon le principal, moteur de la croissance dans le processus de développement.

La jeunesse en Afrique constitue un potentiel en proie à l'instabilité et à l'incertitude face à tous ces problèmes;« C’est un potentiel gigantesque. Cela peut aussi être une menace considérable si cette jeunesse-là n’a d’autre horizon que l’enrôlement dans une rébellion ou l’endoctrinement radical. Il est donc impératif de lui donner des perspectives », affirmait Philippe Douste-Blazy, le ministre français des Affaires étrangères!
Pour moi, affirmer que "je suis jeune et affecté" c'est être dans la continuité l’appel « solennel, angoissant et pressant » lancé par les représentants des Jeunes leaders aux chefs d’État de l’Union africaine en 2004; la jeunesse africaine toute entière affirmait par leurs voix que « Nos Etats sont dépouillés de ressources et détournés de leurs prérogatives. L’éducation n’est plus considérée comme un droit pour les enfants africains mais plutôt comme un luxe. Plus de droit à l’emploi, à la santé, au logement, à un environnement sain. En somme, les jeunes sont laissés à eux-mêmes. »

Ce qu'il faut comprendre et retenir ici, en résumé, c'est que La jeunesse africaine est devenue le plus grand défi que l’Afrique DOIT relever.
Le terme « jeune » (15-24 ans, selon les Nations unies) s’applique sur le continent aux individus non mariés ou non indépendants économiquement, tandis que les « vieux » sont encore seuls détenteurs du savoir et du pouvoir.
Pour finir, étant donné que je suis profondémznt affecté, sachez, chérs(es) dirigéants(tes) que je pourrais revenir et crier haut et fort pour dire que vous VOULEZ nous laissez un cadeau empoisonné!

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