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Ce combat contre les OGM est mené au Mali par la Coalition pour la sauvegarde du patrimoine génétique. Favorable aux OGM, le groupe Dagris a aussi un passé colonial. L’ancienne Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT) a été l’un des piliers des réseaux de la « Françafrique » de Jacques Foccart, longtemps éminence grise des Affaires africaines. « Ce n’est pas la Françafrique la plus dure, commente François-Xavier Verschave, mais cela a été un outil néocolonial important qui a pactisé en son temps avec les dictateurs en place, au Mali, au Sénégal, au Cameroun et au Niger. Dagris, c’est un peu comme la filière cacao, un système de pompage de la rente. » Max Havelaar a, pour sa part, pactisé avec un bien étrange partenaire.
Les chiffres du coton équitable
On trouvera dans les catalogues de vente par correspondance, par exemple dans celui de la Camif, des chaussettes Kindy avec le logo Max Havelaar « garanti coton équitable », et une étiquette qui mentionne que le coton a été « produit et commercialisé conformément aux standards internationaux du commerce équitable ». On pourra aussi porter des tee-shirts Célio, Eider, Armor Lux et La Redoute avec la même étiquette, ou acheter du linge de lit Hacot & Colombier et du coton hydrophile chez Leclerc et Cora, parmi leurs produits génériques. Le commerce équitable revendiqué par Max Havelaar se pratique avec les grandes marques, les grands distributeurs, dans une stratégie commerciale qui nécessite d’importants volumes et moyens. L’association a ainsi reçu 610 000 euros du ministère des Affaires étrangères, sur un budget total de 5,6 millions d’euros issu d’un fonds social prioritaire (FSP), et 500 000 euros du Centre pour le développement de l’entreprise, une institution de l’Union européenne. Un tel financement n’a pu se faire sans l’appui de l’agro-industriel Dagris, qui a le contrôle financier de la plupart des sociétés cotonnières d’Afrique de l’Ouest. En outre, l’association Max Havelaar, qui accuse un retard de paiement des fonds du FSP de 637 000 euros, percevra une redevance au taux de 2 % du prix de vente. « Les subventions reçues vont clairement aider Max Havelaar France à résoudre ses problèmes de trésorerie, mais les financements reçus pour le coton sont et seront utilisés pour les frais engendrés par le projet coton dans toutes ses formes », explique Simon Pare, responsable développement de Max Havelaar France. Ces fonds seront en partie utilisés pour la communication destinée à soutenir les ventes. Ces premiers financements de Max Havelaar dans une filière non alimentaire ne devraient générer cette année qu’un supplément de revenu de 183 000 euros, « par rapport au commerce conventionnel », pour 3 300 producteurs parmi les plus pauvres de la planète, « une comparaison absurde », estime Simon Pare. Reste que dans son rapport financier pour 2003 (les chiffres de 2004 n’étaient pas encore disponibles), Dagris, principal partenaire de Max Havelaar France, présente un résultat net positif de 2,8 millions d’euros. Mais, là aussi, la comparaison peut paraître absurde.
@jm
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Writer Profile
J. Marc FEUSSOM
Je suis Marc FEUSSOM, Doctorant en Médecine Vétérinaire à l'EISMV au sein de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal
Passionné de poésie, de justice sociale et de nature.
Je milité pour un monde meilleur, un monde de justice, de joie, de bonheur et surtout de paix.
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