by Desire--clitandre dzonteu
Published on: Sep 27, 2005
Topic:
Type: Opinions

ENAR exprime son inquiétude face à la réaction des pouvoirs publics français après la mort de 24 Africains, dont 18 enfants, en août dernier dans les incendies d'immeubles vétustes et dangereux dans lesquels ils résidaient. Les deux incidents, qui n'étaient pas les premiers du genre dans la capitale française, ont une nouvelle fois attiré l'attention sur les conditions de vie souvent épouvantables des communautés immigrées à Paris.

Le Ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a imputé la responsabilité de cette tragédie au laxisme des politiques d'immigration, affirmant que si la France avait une politique d'immigration plus stricte, elle serait à même d'offrir de meilleures conditions de vie à ceux et celles qui vivent légalement dans le pays. Les autorités parisiennes auraient identifié plus de 420 appartements et squats en état de délabrement dans la capitale, bon nombre d'entre eux étant de véritables souricières en cas d'incendie. Le Ministre de l'Intérieur a ordonné la fermeture définitive de ces immeubles inhabitables tout en réaffirmant son intention de prendre des mesures de sécurité plus sévères, dont la déportation de quelque 23.000 immigrés clandestins sur les 400.000 qui résideraient en France selon les estimations.

Bien que le Président Chirac ait demandé l'adoption de mesures d'urgence en vue de construire plus de logements sociaux, ENAR soutient les organisations de la société civile qui demandent que des mesures immédiates soient prises en vue de pouvoir offrir aux immigrés des logements convenables. Les groupes d'immigrés français, les militants des droits civils et les syndicats ont protesté contre la situation actuelle et pointé du doigt les véritables raisons des conditions inacceptables de logement que connaissent actuellement bon nombre d'immigrants – qu'ils soient légaux ou illégaux – parmi lesquelles des propriétaire racistes et exploiteurs, des pratiques racistes dans le domaine du logement, les prix élevés des propriétés et l'absence de la gestion des écritures nécessaire.

“Des mesures immédiates doivent être prises par les pouvoirs publics français afin de porter remède à la situation de logement vécue actuellement par la communauté immigrée. Des politiques d'immigration plus strictes ne constituent pas la réponse à ce problème et les récents événements ne devraient pas servir de prétexte à leur introduction” a déclaré le Président d'ENAR, Bashy Quraishy.

Le droit à un logement de niveau suffisant constitue un droit humain fondamental pour tous alors que l'on dispose de données qui montrent clairement que les groupes de minorités ethniques sont souvent vulnérables aux conditions de logement médiocres. La France est signataire de la Charte sociale européenne dans laquelle elle s'est engagée à “promouvoir l'accès à un logement répondant à des normes suffisantes”. En outre, l'article 5(e) de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale oblige les Etats à "interdire et à éliminer la discrimination raciale sous toute ses formes et à garantir le droit de chacun à l'égalité devant la loi sans distinction de race, de couleur ou d'origine nationale ou ethnique, notamment dans la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels et plus particulièrement ……. du droit au logement."

Les incidents survenus récemment montrent que la France ne respecte pas ses engagements internationaux en termes de droits de l'homme.

De JVFGabon Laurent SANDZA

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