by motcho martial | |
Published on: Jul 14, 2005 | |
Topic: | |
Type: Opinions | |
https://www.tigweb.org/express/panorama/article.html?ContentID=5878 | |
Les 8 objectifs du millénaire qui ont été adopté par un panel de chefs d' États au sommet du millénaire de septembre 2000 consacrent le début du millénaire à l'éradication de la pauvreté et la promotion du développement. Au fait ces 8 objectifs qui vont de l'éradication de la pauvreté et la faim à la mise en place d'un partenariat entre pays pauvres et pays riches pour le développement, en passant par l'éducation pour tous, l'amélioration de la santé, la promotion du genre et la viabilité de l'environnement. Matérialisés par 18 cibles les OMD sont quantifiés par 48 indicateurs qui seront le thermomètre de l'évolution des réalisations accomplies. Mais en regardant en filigrane on peut s'interroger sur le caractère «developpementiste » des OMD, en effet beaucoup sont d'accord sur le fait que les OMD ne s'attaquent qu'aux manifestations de la pauvreté et du sous-développement et non aux causes réelles et profondes de la question. Aussi il est vrai que la communauté internationale s'amourache des OMD, que ce soit au niveau des organisations internationales, que des agences internationales de développement, les OMD sont devenus une feuille de route principale, si bien que les rasions d'un tel engouement peuvent rester floues à l'observateur non averti. A cet effet j'aimerais faire valoir trois raisons de la prédominance des OMD, raisons qui dévoilent aussi ces faiblesses, en insistant sur la philosophie du développement qui s'y rattache. Trois raisons plaident en faveur des OMD: l'opérationnalité, la quantification et l'échéancier l'une des grandes forces des OMD est qu'ils sont opérationnels, 8 objectifs repérables et observables, 18 cibles plus ou moins précises qui permettent de mettre directement sur pieds des actions, en fait les OMD sont intéressants pour l'action. Une fois connus ils peuvent directement être appliqués au niveau national, d'ailleurs ils ont déjà commencé à être intégrés dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté. De l'opérationalisation, les OMD sont quantifiables au travers les 48 cibles qui permet une gestion harmonieuse des initiatives et réalisations, facilite le suivi et l'évaluation . la quantification, permet au regard des indicateurs d'envisager des actions à entreprendre pour influer sur le niveau des indicateurs. Enfin l'échéancier des OMD qui va de 90 à 2015, étale les objectifs sur un quart de siècle. une façon rationnelle et rapide de régler les défis mondiaux, en insistant sur une réalisation rapide et orientée. la périodicité des OMD soulève la situation de crise et préconise l'urgence de l'action , ce qu'il faut dit on c'est « d'agir », certainement « agir vite » Malgré cette élégance dans son approche les OMD souffrent d'une crise conceptuel, au point ou le terme développement des objectifs pourrait prêter à confusion. Comme on l'a souligné supra, les OMD s'attaquent aux manifestations du sous développement et non aux causes réelles et profondes, notamment les objectifs 1 à 7.(a) Ainsi par exemple, même si la cible 2 était atteint d'ici 2015, qu'est ce qui empêcherait que les enfants qui naîtront dans les années à venir ne souffrent de la faim. Juste pour dire que les mêmes problèmes que les 6 objectifs veulent atteindre pourront bien demeurer après 2015, simplement parce que soigner les symptômes ne signifie pas toujours soigner la maladie. L'autre aspect de la chose est que les OMD sont orientés selon une approche managériale, business-oriented du développement. les objectifs ont été conçu avec un plus grand souci de forme et de management que de fond. les trois raisons évoqués plus hauts marquent alors la faiblesse des objectifs. En effet ils s'inscrivent plutôt dans la gestion du développement et non le développement lui même. Parvenir à réduire la question du développement(sur le plan interne) à la faim, la santé, l'éducation primaire et le genre: une ingéniosité curieuse, d'autant plus que les nouvelles exigences de la mondialisation et la société de l'information complexifient largement la question du développement. Il apparaît donc que le terme développement ne sieds pas aux OMD, peut être encore « Objectifs de satisfaction des besoins humains ''essentiels'' du millénaire » . Les OMD ne répondent pas sérieusement à la marginalisation de l' Afrique , l'objectif 8 qui intègre la dimension internationale du développement sur le pan financier et commercial. Mais de la la cible 16 à 18 ils est question du chômage des jeunes ,l'accès aux produits pharmaceutiques et les équipements d'informations et de communications. Sur le plan commercial un prolongement des prescriptions du programme de DOHA. sur le plan financier c'est la question de la dette dont l'annulation pure et simple est la plus conseillée; l'initiative Blair va peut être dans se sens. Mais l'objectif 8 qui pourrait justifier le terme développement , insiste sur les actions à entreprendre par les pays développés, il s'agit dans une large mesure des engagements, engagements qui existent depuis sans toutefois être respectés, en cela on n' y voit pas une nouveauté.Ce qui pourrait paraître surprenant, il n'est pas fait allusion à une stratégie pour dynamiser l'intégration économique des pays du SUD dans l'économie-monde. l'objectif 8 fait énormément appel à l'aide et à la compassion des pays développés. Est il une base acceptable d'émergence pour le développement ? . On peut donc dire que la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement souhaite soulager les pays en développement dont ceux d'Afrique en particulier mais ne propose pas une approche décisive pour sortir le continent de l'ornière et de la marginalisation. Surtout que nous savons que sur le plan international le développement repose fortement sur la compétitivité, la maîtrise du savoir et des travailleurs du savoir. Aucune cibles du 8ème objectif n'a fait allusion à cela, il ne peut donc pas être considéré comme une base unique d'un partenariat sérieux pour le développement. En définitive si l'approche des OMD semble être séduisante, ils ne constituent pas une référence indiscutable pour le développement. Évidemment qu'ils permettent des avancées dans la satisfactions des besoins humains vitaux, mais s'il faut considérer le développement au sens large et actuel, ils ne constitue pas à eux seul un tremplin de développement au 21éme siècle. (a) les objectifs 1 à 7sont considérés comme les objectifs internes, relevant des pays en développement, ils consistent donc en des stratégies nationales. Cependant l'objectif 8 concernent beaucoup plus les pays développés dans leur effectivité, le problème de la dette, l'aide, l'équité dans les relations commerciales... « return. |