by Pouabe emmanuel
Published on: May 31, 2005
Topic:
Type: Opinions


Il est tout à fait clair que la lutte contre la pauvreté est le combat que mène l'homme tout au long de son existence. Pour être plus précis dans nos réflexions, nous nous intéresserons seulement au cas de la pauvreté financière et matérielle, c'est à dire, le manque d'argent suffisant pour pourvoir à ses besoins, même les plus élémentaires qui frappent une grande partie de la population mondiale, particulièrement l'Afrique sub-saharienne. considérant la pauvreté comme étant une malédiction, elle avilit l'homme, le prive de sa dignité, de ses droits, de son honneur, le réduit au stade de mendiant, d'affamé, le fait souffrir dans sa chair et dans son âme, fait de lui la cible privilégiée de tous les dangers et les maux dont regorge la société injuste et déséquilibrée, pour finalement le plonger dans la misère, la détresse et la mort animale. La pauvreté, sa soeur, la maladie et leur père la guerre, sont certainement les plus grands fléaux contre lesquels l'humanité toute entière doit lutter sans retenue et sans relâche, jusqu'à leur éradication totale. Quelles sont donc les fondements de la pauvreté, pourquoi persiste-t-elle, malgré tous les efforts déployés pour la vaincre, que peut-on faire concrètement et honnêtement pour éradiquer la pauvreté sur la terre, ou du moins, la réduire à son strict minimum? telles sont les préoccupations sur lesquelles nous devons nous pencher afin de trouver une solution définitive au problème de la pauvreté dans le monde.

I . LE PROBLEME DE LA PAUVRETE

Il est sans conteste que le concept de pauvreté est perçu différemment dans les régions du monde. Les pays développés par exemple ont une pauvreté moins sévère que ceux des pays du tiers monde et du quart monde. Certains pensent même qu'un pauvre des pays développés, est très riche selon les pays sous-développés. Ce n'est pas tout à fait faux. C'est pourquoi, nous limiterons notre analyse sur ce deuxième cas qui est le plus crucial et soulève plus d'inquiétudes.
Bien connaître et mieux cerner les causes de la pauvreté nous permettra de mieux la comprendre et de trouver les meilleurs remèdes. La pauvreté telle que nous la vivons dans les pays pauvres, n'est que la conséquence de plusieurs faits historiques et sociaux.
comprenons que si l' Occident , le proche et l'extrême Orient qui s'affirme déjà aujourd'hui sont les zones les plus développées sur tous les plans et détiennent à eux seuls la plus grandes majorité des richesses de la planète, c'est grâce à leurs civilisations qu'ils ont bâties résolument tout au long des siècles et qui aujourd'hui, leur profitent parce qu'ils ont su devancer les autre peuples dans la mise en valeur de leurs savoirs, de leurs techniques et de leurs idées. L' occident avec ses sciences, ses technologies et ses techniques, l'Orient avec son commerce millénaire, les richesses de son sol et de son sous-sol, ses religions et ses arts, ajoutés à cela, la force d'une population nombreuse et travailleuse, avaient de quoi produire les richesses modernes pour lesquelles ils étaient longtemps préparés.
Or, l'Afrique et toutes les autres régions pauvres du monde qui n'avaient point pris part à ce combat, et qui avaient cependant leurs styles de vie à eux, vivant en « symbiose avec la nature », dans laquelle ils semblaient être heureux et prospères, se virent brusquement arrachés à cette nature et introduite sans coup férir dans cette nouvelle civilisation moderne dont ils ignoraient tout et devaient tout apprendre. Comment donc pouvaient-ils avoir ce qui n'est pas à eux si on (occident) ne le leur donne? et si on (occident) accepte de leur donner, ce sera dans quelle mesure et à quel prix? Alors, disposera-t-il donc les moyens de payer ce prix qu'on lui imposera, puisque désirant ardemment posséder ce que les autres ont pour être comme eux, ne sacrifieront-ils pas ce qu'ils ont le plus cher? Voilà la logique dans laquelle découle la pauvreté de l'Afrique et des autres peuples qui veulent profiter des fruits du modernisme sans y avoir apporter autre chose que ce que la nature a mise à leur disposition. si l'Afrique est donc pauvre et le demeure jusqu' aujourd'hui, ce n'est pas parce qu'elle ne peut être riche, mais parce qu'elle n'est pas encore entièrement adaptée aux réalités, et aux conflits des intérêts du monde moderne.
Ajoutés à cela, la politique de domination économique et d'exploitation menée depuis longtemps par les Etats puissants. En fait, qui a intérêt à ce que l'Afrique sub-saharienne se développe et s'émancipe? Il faut regarder la vérité en face. Le facteur humain est la seule cause de la pauvreté dans le monde. Les ressources naturelles ne manquent nulle part et le monde est globalement suffisamment riche, pour nourrir tout le monde, même les paresseux qui ne font rien.
En plus de ces faits, comme causes de la pauvreté dans le monde, les dictateurs qui mènent une désastreuse politique économique dans leur pays respectifs (la politique du ventre), pour leurs seuls profits et pour ceux de leurs clans et de leurs parrains, aggravent la situation. ces fuites des capitaux affaiblissent considérablement l'économie déjà chétive, cela avec la complicité de certains gouvernements des pays riches.
Comme si cela ne suffisait pas, certains de ces pays riches et cupides, grâce à leurs immenses potentiels, veulent encore concurrencer ces pauvres pays dans la production des matières premières, leurs seuls produits d'exportation dont les prix leurs sont même imposés, afin de monopoliser ce secteur pour leurs seuls profits. nous prenons pour exemple le cas du coton.
A ce rythme, que produiront donc à la longue ces pays pauvres, si on ne leur laisse même pas de place sur le marché des matières premières qu'ils ont? Avec les contraintes internationales, leurs besoins s'avèrent supérieurs à leurs revenus et ils entrent dans la logique de la dette. Le fait de les réduire en mendiants internationaux ne fera qu'alourdir ces dettes qu'ils seront incapables de payer avec le temps et finirons par se vendre eux même comme esclaves pour pouvoir vivre. Ce phénomène est déjà une réalité de nos jours et perdurera si rien n'est fait.

II QUELLES SOLUTIONS APPORTER?

Le problème de la pauvreté ainsi cerné, il est de la toute première importance de trouver des solutions et pratiques.
Tout d'abord, notons que, pour prétendre lutter réellement contre la pauvreté, un changement total et profond doit s'opérer dans les coeurs et les mentalités des hommes, particulièrement les hommes de pouvoir. La solidarité internationale doit plus que jamais être renforcée, l'humanité entière doit se reconnaître comme faisant partie d'une même nature et arriver à un stade où les principes de race, de religion, de langue, de culture, de tendance et tout autre forme de différence doivent être abolis, pour laisser place à une humanité régénérée, harmonieuse et homogène dans laquelle chacun se reconnaîtra comme étant un TERRIEN!
Avant d'atteindre ce stade qui n'est certainement pas pour bientôt, les actions concrètes en ce sens doivent être menées particulièrement dans les pays touchés par la pauvreté. On peut prendre en compte plusieurs approches:

1- LA REDUCTION DE LE POPULATION.

En effet, les pays pauvres doivent contrôler leurs naissances en équilibrant leurs nombres proportionnellement aux revenus moyen de chacun. Que ceux qui n'ont pas de revenus stables, permanents et suffisants s'abstiennent d'avoir des enfants, ni même de se marier. Qu'ils s'occupent tout d'abord d'eux-mêmes. Cela permettra aussi pour les gouvernements de bonne volonté de développer les politiques de sécurité sociale afin de mieux gérer le bien être de ses populations. Dans les pays pauvres, ces systèmes de sécurité sociale sont quasiment inexistants.

2- RENFORCER L'ECONOMIE NATIONALE

Par une politique de bonne gouvernance des biens et des produits, créer et diversifier la production industrielle et scientifique, répondant aux besoins des populations, contrôler les importations et si possible, les limiter au strict minimum, tout en revalorisant l'importation des produits disponibles qu'on aura produit en qualité et en quantité. Sur ce plan, l'Afrique subsaharienne doit faire beaucoup de sacrifices en revenant et en acceptant de n'acquérir que ce qui lui est nécessaire pour sa vie, sa santé et sa sécurité. Plusieurs se font des illusions en voyant en des immeubles, des grands hôtels luxueux, de belles voitures , des belles villas et autres, des signes de développement. Rien n'est plus faux! Cela ne profite qu'à une poignée d'individus qui ont brûlés les étapes et les ont, pour la plupart, obtenus par des moyens douteux. Les biens du pays doivent être équitablement gérés en fonction des besoins prioritaires des populations. certaines « entreprises sangsues » doivent être chassées d'Afrique; car, ils font plus rêver les pauvres gens que de les pousser à réfléchir positivement dans le sens de leur développement à long terme.

3- UN SYSTEME EDUCATIF APPROPRIE
Les pays pauvres doivent également développer des systèmes éducatifs qui répondent à leurs critères socio-culturels. Cela permettra aux jeunes formés de pouvoir mettre en valeur sur le terrain les connaissances acquises et produire ainsi des biens, que de suivre comme des automates un système rigide sans améliorations notables et n'ayant rien à voir avec leur contexte, juste pour pouvoir travailler plus tard dans les bureaux de la fonction publique ou chômer s'ils ne sont pas recrutés. Les jeunes doivent être capables, grâce à leur formation, de trouver eux même des solutions à leurs problèmes de développement. Ils doivent être les moteurs et les innovateurs des entreprises privées, des chercheurs, et des producteurs des richesses scientifiques et techniques. Cela, dans le but de vaincre la médiocrité et de participer activement à la construction de leur pays et au progrès de l'humanité. Les gouvernements au sein desquels chaque dirigeant doit se contenter de son salaire déjà confortable, doivent mettre sur pied des structures permettant effectivement la promotion des idées novatrices et concrètes des jeunes, particulièrement dans les domaines de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée, de la production scientifique et intellectuelle. Une prise de conscience de la part des jeunes s'avère donc nécessaire et leur engagement au travail doit être sans relâche; car, comprendre qu'être pauvre c'est n'avoir pas travaillé ou n'avoir pas suffisamment travailler est un atout.

4- L'AIDE INTERNATIONALE
Il serait sage ici de bien reconsidérer la nature des aides internationales. La plupart des initiatives prises en faveur du développement des pays pauvres se sont soldés par des échecs. Certains de ces pays ont même régressés. Ils ont quittés le statut de « pays ayant amorcé un décollage économique » à « pays les moins avancés » ou « pays pauvres »; ensuite, ils ont quittés ce statut pour atterrir au statut de « pays pauvres très endettés », malgré la période de la « décennie de l'Afrique », malgré les « plans d'ajustement structurels », malgré les initiatives PPTE et on en passe. Le transfert des technologies est aujourd'hui une utopie puisque dans notre pays, il n'y a même pas une usine de fabrication des aiguilles et la grande majorité des industries qui existent sont les oeuvres étrangères. Les techniciens requis pour accomplir des travaux d'envergure sont appelés à l'étranger et les quelques techniciens qualifiés qu'on trouve sur le terrain ont tous été formés à l'étranger, à des prix exorbitants. Conséquences, les pays pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus endettés. La seule aide dont peuvent avoir besoin ces pays sont les aides désintéressées, humanitaires, dont les teneurs seront scrupuleusement étudiées afin de ne pas être détournées par des escrocs. Jusqu'à nos jours « l’aide aux pauvres » à été en fait « l'aide aux riches des pays pauvres ». Cette aide devra encourager les initiatives personnelles, la créativité et toutes les formes d'initiatives pour ledéveloppement proposés.


Encore une fois, seules nos mentalités nous empêchent de faire du bien aux autres et accepter faire du bien aux autres, c'est accepter de sacrifier un peu accepter mourir en soi pour que vivent ceux qui n'ont aucun espoir, c'est accepter perdre un peu de son confort, de son aise. Lutter contre la pauvreté n'est point l'affaire des institutions ni des programmes, mais c'est l'affaire des hommes qui aiment d'autres hommes, c'est une lutte charitable au cours duquel le seul profit pour celui qui donne, est seulement de voir les autres vivre mieux. Lutter de cette façon contre la pauvreté, c'est être tout à fait homme. Ceci nécessite aussi une prise de conscience internationale afin que tout le monde y participe, dans l'honnêteté, la transparence et la confiance. Sans cela, cette lutte sera sans espoir pour ceux qui souffrent déjà de ce mal.


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