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by Mohamed Louadi PhD., |
May 14, 2004 |
Deux mois plus tard, en mars 2001, le nombre des internautes arabes était estimé à 3,54 millions par Ajeeb.com, soit une augmentation de 2 millions par rapport à l’année précédente alors que le nombre prévu était de 5 millions pour la fin 2001, de 8,2 millions pour la fin de 2002 et de 10-12 millions pour la fin 2002. L’Internet se développait plus rapidement aux EAU et à Bahreïn.
Qu’en est-il aujourd’hui?
Jusqu’à ce jour, aucun pays arabe n’a développé une capacité de commerce électronique comparable à l’Occident. La Tunisie, le premier pays arabe à s’être connecté à l’Internet en 1991 et le premier à légiférer sur les échanges et le commerce électroniques en août 2000, n’exhibe que des développements embryonnaires et ce, en dépit d’une stratégie volontariste de la part des autorités. L’effort de démocratisation de l’Internet ne s’est pas traduit par une visibilité internationale puisque la Tunisie n’a même pas été classée parmi les pays ayant des prédispositions pour le eBusiness par The Economist Intelligence Unit et n’a été classée que 95ème sur l’indice d’accès numérique lors du Sommet Mondial sur la Société de l’Information tenu à Genève en novembre 2003. Des 60 pays inclus dans la liste 2000 de The Economist, ne figurent que quatre pays arabes, notamment l’Arabie saoudite (40ème), l’Égypte (49ème), l’Algérie (57ème) et l’Irak (60ème).
La situation ne s’est pas améliorée au cours des années puisque les années suivantes (2001-2004), le classement des trois pays restants par The Economist avait soit stagné soit régressé, suggérant que d’autres pays dans le monde sont plus rapides dans leur développement technologique et que le fossé est en train de s’élargir au désavantage du monde arabe. A noter aussi qu’aucun autre pays arabe n’a été ajouté à la liste et que l’Irak disparaît à partir de 2001 et ce jusqu’à la publication du dernier classement du 16 avril 2004.
C’est le 19 novembre 2003 que l'Union internationale des télécommunications établit un classement universel des pays pour les TIC à l’occasion de la première phase du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI). Le classement a été effectué pour un total de 178 pays selon l’indice d’accès numérique qui comprend huit variables couvrant cinq domaines, de manière à donner une image globale des résultats par pays. Ces cinq domaines sont l’existence d'infrastructures, l’accessibilité financière, le niveau d'éducation, la qualité des services TIC et l’utilisation de l'Internet en 2002.
Le premier pays classé a été la Suède avec un indice de 0,85, suivi du Danemark (0,83) et de l’Islande (0,82). Les États-Unis (0,78) apparaissent à la 11ème position, après le Canada et avant le Royaume Uni.
Le premier pays arabe à y apparaître, les Émirats Arabes Unis, occupe la 34ème position et 15 des 20 pays arabes sont classés derrière la 90ème position. Aucun n’a pu se hisser parmi les 25 pays ayant obtenu la mention «Excellent» (dont Israël). L’Irak et la Somalie sont totalement absents. L’Irak a même été identifié par l’UIT parmi les pays sous-développé où les progrès ont été les plus lents, notamment en ce qui concerne l’Internet et la téléphonie mobile; aucun progrès n’a été enregistré dans les autres TIC dans ce pays.
En somme, la situation générale est telle que les observations faites par Davison et al. à l’effet que la participation de plusieurs pays arabe en voie de développement à l’économie globale demeure insignifiante reste encore valable.
Et si les effets de l’Internet et du commerce électronique ont maintes fois été comparés à ceux du chemin de fer sur l’économie lors de l’ère industrielle, c’est que les risques de rater l’entrée dans l’ère de l’information sont élevés puisque les pays arabes risquent par la même occasion d’être mis en marge d’une partie grandissante de l’économie globale avec toutes les conséquences à long terme que cela pourrait impliquer.
Le défi n’est plus le changement semble-t-il, mais le fait qu’en matière de TIC, le changement n’est pas une constante puisque son rythme est de plus en plus rapide. Il ne s’agit donc plus d’avancer, mais d’avancer plus rapidement que les autres. Sans parler de ceux qui stagnent, la différence entre ceux qui avancent le plus rapidement et ceux qui avancent le moins rapidement est justement ce qui définit le fossé numérique, qui, au delà d’un certain point mène inéluctablement à la fracture.
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