by Félicia | |
Published on: Nov 19, 2009 | |
Topic: | |
Type: Opinions | |
https://www.tigweb.org/express/panorama/article.html?ContentID=26817 | |
Peut-on s’appeler orphelin tout en ayant ses parents en vie ? NON ! Mais la réalité chez nous est qu’on peut être "orphelin" dès sa plus tendre enfance, alors que les parents sont toujours vivants. D’où sortent ces petits, tout petits garçons et filles, aux visages noircis de souffrance, de désespoir et d’un intérieur assoiffé d’une famille adoptive ? D’où sortent ces jeunes commerçants de huit ans, la tête garnie de pacotilles? Quels objectifs poursuivent-ils dans leurs petits commerces au moment où leurs pairs sont sous les yeux protecteurs et éducatifs d’un maître d’école ? Cette souffrante autonomie juvénile est particulièrement très fréquente au Bénin et dans nos villes africaines en général, où ces cas sont considérés comme normaux. Cet âge précoce de travail, c’est aussi entrer en apprentissage à l’âge de sept ans sous les ordres d’un patron, souvent alcoolique, qui cherche chez l’enfant un rendement d’adulte, car un apprenti représente une main d’œuvre gratuite, utilisable même à des heures tardives. Les doigts souples, naïfs et inoffensifs de l’enfant rencontre très tôt la méchanceté des outils de travail, au lieu des jouets qui pouvaient adoucir son âme pour le préparer progressivement à la vie adulte. L’enfant apprenti mécanicien n’arrive pas souvent à cerner la relation entre les pièces d’un engin. Ceci lui attire de la part du patron de très sévères et rapides coups secs sur les joue ou la tête. Mais attention ! Le pleur est formellement interdit. C’est très révoltant pour quiconque observe ces choses, mais nul n’as le droit de s’en indigner ouvertement car le patron va te dire simplement : « Si on ne m’avait pas traité de cette même manière, je ne maîtriserais pas le travail qui me nourrit aujourd’hui ». En l’absence du patron, en posant à l’enfant la question « pourquoi as-tu laissé l’école pour l’apprentissage ? » la réponse est souvent « Mes parents n’ont pas de moyens pour m’envoyer à l’école » ou « mon maître m’a renvoyé pour les frais de scolarité »… Et à la question « y a-t-il une relation de parenté entre ton patron et toi ? », la réponse la plus populaire est « c’est une connaissance de mon père ». Nos écrits décrivent seulement très peu ce que nous voyons. L’enfant peut passer plusieurs jours sans passer sous l’eau sont petit corps frêle et porter sa seule chemise, sans la changer jusqu’à usure. Quelqu’un vous posera peut-être la question « n’y a –t-il pas des ONG et organismes sociaux pour récupérer ces enfants ? » N’importe qui vous répondra : « Oh ! C’est très honteux. » Ces cas sociaux constituent un chemin d’enrichissement pour certains loups à l’apparence d’agneaux. C’est très honteux ! Dans des pays africains comme le Bénin, Nigeria…, il n’y a pas de honte s’il s’agit du chemin de l’argent. Ces personnes malintentionnées s’érigent en des ONG de défense d’enfants en souffrance, trompant la vigilance des organismes très vertueux, souvent européens ou américains, de qui ils obtiennent de très colossales sommes d’argent qui ne sont en aucun cas utilisées pour ces enfants. Le gouvernement n’est-il pas au courant ? Pas officiellement prononcé, mais certaines influentes personnes du gouvernement en savent quelque chose et parfois sont propriétaires de ces méchants ONG reposants sur leurs relations internationales acquises en exerçant le service d’État lié à leur poste. Les bras de nos gouvernements sont encore trop fragiles pour supporter tous ces cas sociaux, on le sait. Mais nos gouvernements ont-ils osé élaborer un minime programme soit-il, à l’endroit de ces mini-travailleurs? Le petit apprenti mécanicien ou menuisier de huit ans, maltraité le long de la journée, va subir cet enfer pour combien de temps encore? Souvent, c’est pour un délai imprécis. Dix ans ? Quinze ans ? Sur cette question, le patron te répond simplement : « …Jusqu’à ce qu’il connaisse le travail ». Alors dix ans à notre avis, c’est très peu. Quel durable enfer d’enfant! Quel pauvre avenir ! Le gouvernement en est démissionnaire ; les parents aussi le sont. Ils sont prêts à remettre leurs enfants de six ans au premier venu. C’est pourquoi, dire que le récent cas Arche de Zoé (ONG français) au Tchad n’a rien d’étonnant si l’on considère que les parents des 103 enfants ("enlevés") sont complices. Ces géniteurs d’enfants sans affection aux fruits de leurs entrailles sont très fiers d’entendre que les enfants sont demandés par des Blancs qui pourront sortir la famille de la situation. Comment peut-on changer son enfant contre sa souffrance ? C’est le propre de nombre de familles en Afrique. Est-ce que ces comportements ne font-ils pas allusion aux caractères déloyaux et traîtres des Africains qui vendaient courageusement leurs frères aux négriers, opérateurs du commerce triangulaire d’esclaves. Pouvait-on imaginer qu’un homme puisse être changé contre un petit miroir ? C’est malheureusement ce qui se passait lorsque les navires négriers accostaient aux siècles sombres à Ouidah (Bénin), cherchant nos aïeux en direction des Amériques et des îles. Ici, nous ne parlons pas des esclaves au sens propre, mais des enfants sans enfance, des personnes qui ont perdu leur enfance, sinon des esclaves modernes. Que deviendront ces enfants abandonnés et exploités, quand parvenus à l'adolescence, dans une dizaine d'années? Des délinquants, des parricides, des matricides, des malades psychiatriques? Le meilleur des cas est de les trouver plus tard au coin des rues, accroupis entre deux roues usées, bricolant de petites pièces d’une motocyclette amortie ; Ceci lui donnant le nom de mécanicien. Pour l'instant, ils sont les otages de la démission ou incapacité des deux parents ou de la démission de leur société dans laquelle chaque personne interroge Dieu sur le pain du jour. Traditionnellement, l’enfant africain a plusieurs parents outre son père et sa mère. En effet, une famille en Occident se limite au père, à la mère et aux enfants. En Afrique, la famille, c’est tout le "pedigree". Pour un enfant, il n’y a donc pas de différence entre la tante et la mère, entre l’oncle et le père ; le cousin a la même "valeur" que son propre frère, pas de différence entre le neveu et son propre fils…. Si le père de l’enfant meurt, la charge de l’enfant revient automatiquement à l’oncle. Si c’est cela une famille africaine, alors ici se dessine un paradoxe : Où sont alors les oncles de l’enfant sans enfance ? L’Afrique a-t-elle perdu ses valeurs traditionnelles ? Où sont les tantes de l’enfant laissé pour compte ? Où sont les grands parents ? Hélas ! la famille en Afrique n’a plus sa même structure antique. Elle est teintée par l’occident. En bref, le communautaire cède sa place à chacun pour soi et Dieu pour tous. L’enfance sans enfance veut dire aussi que beaucoup de cadres sont coupés à la base, biaisant le développement humain nécessaire pour le développement économique de l’Afrique. Ceci conduit à revoir l’orientation qu’on doit donner aux aides au développement en l’Afrique. Il devient visible qu’une aide au développement qui ne touche pas directement la basse couche, n’est que de l’argent ajouté à l’argent des riches. C’est agrandir le fossé entre ceux qui s’enrichissent illégalement et ceux qui s’appauvrissent malheureusement. Serait-il possible de croire en demain lorsque le voile égocentrique de l'ignorance enveloppe les citoyens dans leur propre bulle? Combien se sont-ils déjà surpris à trouver inacceptable la réalité des 2/3 des humains de notre planète? J'ose dire que rare sont ceux qui ont accepté de défendre les ''pauvres'' envers et contre tous. Selon UNICEF, se sont 158 millions d'enfant âgés entre 5 et 14 ans qui sont forcés de travailler, soit un enfant sur six. 158 millions d'enfants exploités dans des mines, des ports, des usines autant que dans la prostitution. Fermer les yeux sur ces chiffres est plus facile, j'en convient, se convaincre que ce n'est pas de notre faute et que nous ne possédons pas l'influence et le pouvoir de changer les choses. Pourtant, les vêtements que vous portez encouragent la violence envers des centaines de milliers d'enfants. Sans que vous ne soyez peut-être au courant, des gens de votre entourage font partie des nombreux voyageurs à profiter du tourisme sexuel, qui viole chaque année les droits universels des mineurs. Certains avancent une excuse selon laquelle cette situation est dû à la pauvreté d'un pays. Pourtant, la France est un pays riche et développé et compte dans ses rues plus de 8000 enfants à vendre leur corps. Qu'en dites- vous? Félicia N.Legault et FAKAMBI Bankolé Québec(Canada Bénin (Afrique de l’Ouest) « return. |