TIGed

Switch headers Switch to TIGweb.org

Are you an TIG Member?
Click here to switch to TIGweb.org

HomeHomeExpress YourselfPanoramaA l’ombre des Jeux.
Panorama
a TakingITGlobal online publication
Search



(Advanced Search)

Panorama Home
Issue Archive
Current Issue
Next Issue
Featured Writer
TIG Magazine
Writings
Opinion
Interview
Short Story
Poetry
Experiences
My Content
Edit
Submit
Guidelines
A l’ombre des Jeux. Printable Version PRINTABLE VERSION
by Youths Ahead!, Cameroon Oct 9, 2008
Culture , Human Rights , Peace & Conflict   Opinions

  


On suppose qu’il existe environ 41 500 greffons de source inconnue en Chine pour près de 9 400 donateurs enregistrés dans l’ensemble du pays. Selon la China International Organ Transplant, les greffes de reins représentent à elles seules à peu près 5 000 opérations par an. Par comparaison, en France l’on a estimé à près de 4 250 le nombre total de transplantation en 2005 avec, grosso modo, 1 375 donneurs « en état de mort cérébrale ». En Chine, on n’hésite plus à vanter sur le web la « flexibilité » du système comme l’a brillamment montré Bruno Philip dans son article paru dans Le Monde en avril 2006[8], et à prodiguer de précieux conseils aux potentiels clients. D’ailleurs qui sont-ils ces nababs ? De richissimes émirs qui s’offrent la « vie » à coût de pétrodollars, de fortunés industriels chinois qui profitent du laxisme et de la cupidité des fonctionnaires pour parvenir à s’acheter un rallongement de leur séjour sur Terre, des hommes venus de tous les coins du monde qui ont tout essayé ailleurs avant d’atterrir dans les hôpitaux chinois. La Chine devenant alors pour eux une sorte d’Eldorado[9]. Au lieu de plus de trente mois d’attente en moyenne pour une greffe au Canada, en Chine il suffit selon plusieurs observateurs d’une à deux semaines pour recevoir sa transplantation[10]. Avec cet argument imbattable, les clients se bousculent aux portes des hôpitaux locaux.

Même avec la législation qui interdit la vente d’organes humains en Chine adoptée en mars 2006, le commerce des organes humains demeure une vive préoccupation pour les associations de défense des droits de l’homme plus qu’inquiètes de l’afflux toujours important d’étrangers dans l’attente de transplantations dans les centres de santé chinois. Un récent reportage diffusé en août 2008 sur la chaîne d’information France 24, la « CNN » francophone, montrait que la pratique devenue officiellement illégale pour les étrangers reste encore fortement pratiquée. Et la disposition légale qui veut que les « donateurs volontaires » formalisent « par écrit leur consentement à la transplantation de leurs organes » est un pas certes significatif dans la bonne direction, mais demeure, face à un manque de volonté réelle de la part des autorités, largement inefficace. On pourrait penser qu’il s’agit de simples fumigènes pour noyer dans des déclarations et prises de positions pompeuses toute la responsabilité directe des autorités chinoises devant ce drame qui constitue pour un bon nombre de personnalités juridiques un crime contre l’humanité à l’instar de la Shoah, des génocides rwandais, cambodgiens, arméniens, etc. La nouvelle législation chinoise, passée pour calmer l’opinion publique mondiale, mettre à mal les « détracteurs irascibles » de la Chine et lutter contre la mauvaise publicité faite à ce « grand » pays, limite désormais à « certains hôpitaux agréés » les greffes, tout en exigeant de ceux-ci une vérification que les « organes proviennent de sources légales ». Depuis quelques semaines, le discours officiel est celui de l’éthique et du savoir-faire. Les hôpitaux chinois, quant à eux, ne cessent de recevoir en catimini les espérances des patients étrangers[11]. Le tourisme médical semble donc bien parti pour concurrencer le tourisme sexuel. Plus juteux et plus morbide, il tend à se développer avec une impunité quasi étatique.

La valeur de l’homme, la dignité humaine, cette notion extraordinaire qui sied aux grandes nations semble avoir perdu son sens originel depuis que l’économique a pris le pas sur tout. La Chine n’est pas en reste. Dans ces centres de détention où l’être humain attend son abattage[12], il ne vaut désormais plus que par ce que « valent ses organes »[13]. La réalité chinoise a dépassé toutes les fictions hollywoodiennes, « un gouvernement massacrant ses opposants pour vendre leurs organes à des clients privés nationaux et internationaux ».

Le commerce des organes humains est un marché juteux qui est implanté dans presque toutes les régions du monde. Des Balkans en Asie en passant par l’Amérique latine, des réseaux contrôlent ce trafic et profitent de la misère des populations les plus pauvres. A travers le rapt, les crimes, les trafiquants ne lésinent sur les moyens pour répondre à la demande de riches clients pressés de « vivre ». Pourtant, il convient de souligner que la gratuité des dons et l’intégrité physique sont des exigences fondamentales qui permettent d’assurer que les transplantations des organes soient conformes à l’éthique et répondent donc aux normes internationales[14]. Des dispositions qu’aucun Etat ne peut ignorer, aussi puissant soit-il.

Il est connu que lorsque le peuple est grisé par les maux sociaux, qu’il rumine des envies de « révolution », il est judicieux de lui offrir du pain… et des Jeux ! Avec ces Jeux controversés, l’attention du monde est détournée vers l’éclat des médailles de ces « héros » modernes, et les cris de détresse des âmes bafouées sont couverts par les « viva » des foules en délire. Les grandes messes sportives sont aussi celles qui contribuent à enterrer les valeurs fondamentales telles que la liberté et la dignité. Tandis que les yeux sont rivés sur l’or des récompenses et que les esprits tremblent d’émotion, les véritables combats se perdent dans le silence et l’indifférence. Il semble que certains soient de plus en plus en colère contre ces « bien-pensants » de « droits-de-l’hommistes » qui font de la souffrance des peuples marginalisés et oppressés une indécente campagne « marketing ». Ces « faux » sauveurs qui n’ont rien d’autre à faire que de donner des leçons à ceux qui travaillent réellement pour le bien commun c’est-à-dire la préservation des intérêts stratégiques et financiers. Ces « gauchistes » qui n’ont pas encore compris qu’il fallait vivre son temps sans complexe et sans conscience, parler de la dignité humaine en gardant un œil ouvert sur les partenariats économiques. Nul été le travail formidable de ces « petits prétentieux » qui diffusent contre vents et marrées des « vérités qui dérangent », les mots liberté, dignité et égalité résonneraient creux à l’oreille des générations d’aujourd’hui. Dans les ténèbres de la flamme olympique qui brûle dans ce « nid d’oiseaux », des hommes et des femmes qui ne goûteront pas à l’or des médailles se battent pour que cessent enfin cet horrible « business » des organes humains, au détriment des humiliations, et trop souvent de leur vie.







Tags

You must be logged in to add tags.

Writer Profile
Youths Ahead!


This user has not written anything in his panorama profile yet.
Comments
You must be a TakingITGlobal member to post a comment. Sign up for free or login.