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A Pékin, tandis que des millions de personnes vibrent au rythme des exploits de leurs champions, des Michael Phelps et autres Ursain Bolt, quelque part loin de l’euphorie des légendes célébrées, des gloires éternelles que les foules adulent, dans l’ombre des milliers de condamnés à mort nourrissent l’odieux « trafic » d’organes humains.
A Pékin, tandis que des millions de personnes vibrent au rythme des exploits de leurs champions, des Michael Phelps et autres Ursain Bolt, quelque part loin de l’euphorie des légendes célébrées, des gloires éternelles que les foules adulent, dans l’ombre des milliers de condamnés à mort nourrissent l’odieux « trafic » d’organes humains.
Mais il ne faudrait pas trop le crier, rien ne doit venir troubler le déroulement de cette frénésie mondiale où sont brassés, sous le regard de Mao outré, des milliards de dollars. « On ne boycotte pas un quart de l’humanité », nous dit-on, surtout lorsque ce quart de l’humanité est un immense marché commercial, et qu’en ces temps d’incertitudes économiques, il serait plus intelligent, que dire, plus « realpolitik », de ne pas se mettre à dos le dragon de l’Empire du Milieu. Pourtant la Chine est aujourd’hui considérée comme le plus grand carrefour du trafic d’organes humains. Face à une demande de plus en plus forte[1], les autorités locales n’hésitent plus à faire appel à un autre type de « ressource naturelle et humaine », les condamnés à mort, parias en fin de parcours, viennent alimenter en « dons » d’organes « frais » un marché en plein « essor ».
Le trafic d’organes humains en Chine n’est pas un scoop. Au contraire, depuis le scandale des camps de prisonniers politiques[2], où de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les « prélèvements d’organes sur les condamnés à mort » et se sont interrogées sur le nombre croissant de « transplantations d’organes », certaines organisations internationales ont décidé de mettre une pression supplémentaire sur le gouvernement central chinois. Avec une population vieillissante, les pays riches ont du mal à gérer la pénurie d’organes humains et la course souvent contre la vie, que se livrent des milliers de patients dans l’attente d’une transplantation, peut prendre des allures de véritables quêtes sans foi ni loi où l’éthique ainsi que les autres principes sont piétinés. Dans certains pays du Sud, le commerce des organes humains a fleuri sur la misère et la pauvreté. Les plus miséreux n’hésitent plus à vendre un de leurs organes contre quelques euros. Quelquefois, il arrive même que ces prélèvements se fassent dans la force sans consentement préalable des « donneurs » avec l’accord tacite ou implicite des gouvernements qui trouvent dans ces opérations hautement lucratives leur compte. Ce commerce honteux prend en Chine des proportions particulièrement inquiétantes, et avec l’opacité légendaire du régime chinois, il est à prévoir que le pire passe sous silence.
Selon David Matas et David Kilgour[3], deux éminents défenseurs et spécialistes des droits de l’homme qui ont enquêté sur ce phénomène en Chine, de « fortes présomptions poussent à croire que les prisonniers politiques du Falun Gong[4] sont utilisés comme donneurs volontaires »[5]. Tout dépend évidemment du sens que l’on attribuerait à l’expression « donneurs volontaires »[6]. Car derrière cette hypocrisie infâme se cache un commerce « pour le moins non-équitable » ne laissant vraiment pas le choix à ces condamnés à mort, dont les organes sont offerts à prix d’or aux nantis locaux et étrangers qui, contrairement à ces hommes achevés dans les goulags chinois, méritent de jouir de la vie coûte que coûte. Entre-temps, le nombre de transplantations d’organes en Chine, clandestinement ou officiellement, ne cesse d’augmenter avec le nombre de « donneurs volontaires ». L’on ne peut que deviner la douleur des familles à qui les corps mutilés[7] des proches exécutés sont rendus sans une « explication logique ».
La peine de mort en Chine est devenue une source de profits. Les condamnés, d’après les propres confirmations du gouvernement, subissent avec leur « autorisation » des prélèvements d’organes qui sont ensuite transplantés après « forte rémunération » au plus offrant. Ainsi la peine capitale n’est plus seulement un moyen d’éradiquer définitivement des « ennemis » du « socialisme », les « démocrates chevronnés », mais elle sert aussi à renflouer les caisses de l’Etat, et surtout les comptes bancaires de fonctionnaires corrompus. Une manière de joindre l’utile à l’agréable. Ce n’est pas demain que l’on arrêtera d’exécuter les prisonniers en Chine, le commerce des organes humains justifie désormais l’application de la peine de mort. C’est le seul pays au monde où exécuter des hommes fait gagner de l’argent. Scandaleux.
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