by Pascal Bekono
Published on: Jun 16, 2008
Topic:
Type: Opinions

La Gouvernance Internet est une vaste thématique en construction. L’émergence de l’Internet à susciter l’apparition de divers acteurs tant du coté politique que technique, au vu de toutes les activités qui y sont liées. L’une des questions majeures reste la définition des acteurs à même d’influer le devenir de l’Internet. Il serait important de montrer si la communauté Internet qui représente un groupe organisé sous une charte intègre t-elle toutes les composantes socio culturelles de la population, en même d’intervenir pour le compte de l’utilisateur ordinaire lors des prochains débats et vice versa. De même, le gouvernement à lui tout seul qui représente un territoire dans la Société de l’Information actuelle où les limites frontalières sont dissipées peut assurer tous les intérêts d’une société.

Plusieurs définitions surgissent dans le sens de la Communauté Internet. Une première approche la définie comme étant tout simplement un groupe de personne au sein d’une même plateforme web partageant différents types de services ou d’informations. Par ailleurs, dans le milieu de la gouvernance Internet, celle-ci la définie comme les acteurs intervenants dans la régulations de l’Internet. Nous pouvons nous demander si la Communauté Internet est encore à définir, car en 1998 lors de la Guerre du DNS , la Société de l’Internet , une organisation internationale indépendante à but non lucratif a intervenu dans la défense des intérêts comme représentant de la Communauté Internet . Par ailleurs ses membres proviennent des institutions professionnelles, ce qui met en relief la non représentativité globale des citoyens de la planète utilisateurs de l’Internet. En plus, en 2005 plusieurs critiques se sont élevées contre l’ICANN – qui est considéré comme la communauté Internet dans l’aspect technique - pour une nécessité de restructuration. L’une des solutions préconisait une implication des gouvernements, de la société civile aussi bien que des utilisateurs.
Le nombre élevé des utilisateurs ordinaires de l’Internet estimé en milliard à travers la planète issue des multiples milieux socio culturels et professionnels devrait tous se sentir interpellé dans les débats concernant les politiques de la Gouvernance Internet. Par ailleurs, la structuration de l’Internet laisse entrevoir une segmentation des différentes interventions lors des débats. Ce qui devrait conduire de manière analogue à une organisation de la représentativité des utilisateurs ordinaires (juristes, autochtones, les handicapés, les fabricants, etc.).
Les gouvernements expriment sans cesse leur légitimité dans les débats internationaux, ceux des pays en voie de développement avaient déjà relevé leur faible participation dans la gouvernance de l’Internet .il est fort important que les gouvernements au regard de leur autorité et le lien avec les populations s’intègrent réellement au sein des débats. Par ailleurs, leurs présences au sein des grandes instances institutionnelles pourraient sembler suffisant dans les débats internationaux. La mondialisation actuelle délimite les frontières, l’e-activité n’appartient plus à un territoire. Ainsi surgit un vaste chantier de préoccupations tel que la monopolisation des langues, la promotion culturelle, la définition des lois, et règlements, et bien d’autres. Un aspect quelconque de gouvernance Internet ne saurait être l’apanage des gouvernements. Tout comme les grandes firmes représentantes de la communauté Internet, les gouvernements, le risque de la recherche des intérêts particuliers reste dominant et pose le problème de la représentativité des états non influents dans les débats.
Au regard de l’importance de la société civile au sein d’un pays de part sa participation aux stratégies de gestion et de développement, le monopole du gouvernement peut donc être mis en cause. Par ricochet, les débats internationaux devraient voir intervenir les acteurs de la société civile, qui représentent véritablement la voix des utilisateurs ordinaires, ceux consommateurs des produits finis.

La participation des différents acteurs dans les débats sur la Gouvernance Internet devrait avoir pour seul leitmotiv à savoir l’intérêt collectif et non celle des firmes ou des gouvernements. Il est important d’avoir une représentativité globale de la population mondiale lors des débats qui puissent être l’incarnation de l’utilisateur ordinaire. On se demanderais si les différents acteurs issus des minorités, et des gouvernements développés et moins développés peuvent ils avoir un même pouvoir (ampleur) lors des débats?


Etude menée dans le cadre de la Formation en Gouvernance Internet
avec Diplo Foundation www.diplomacy.edu

Pascal Bekono

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