by Sessi HOUNKANRIN,PCC
Published on: May 27, 2008
Topic:
Type: Interviews

• Tu es né à Anyama en Cote d’Ivoire. Décris nous un peu ta ville natale, ce qui te relie à elle encore aujourd’hui ?

Anyama est une banlieue située à 50 km du District d’Abidjan. Elle a une population estimée à près de 150.000 habitants. C’est « la cité du cola » dans laquelle les autochtones Akié cohabitent avec les allogènes Dioula.
Ce qui me relie encore à cette ville se résume à mon extrait de naissance. J’y vais chaque fin de l’année. Quelque fois pour des missions à caractère politique.

• Parles nous un peu de ton parcours personnel, de ton expérience, de ce qui te motive et de ce qui t’inspire dans la vie de manière générale…, de tes diverses implications dans des organisations internationales.

J’ai fait mon enfance auprès de ma brave mère avant de rejoindre mon père dans une autre commune. A l’age de huit ans, je quittais mon école primaire privée pour l’école publique. Cela m’a beaucoup perturbé dans mes études si bien que n’arrivais pas avoir de bons résultats chaque année scolaire.

En 1989, j’obtiens mon brevet d’étude pour rentrer au lycée Aimé Césaire. Après le BAC, je décide d’intégrer une école professionnelle en télécommunications, en 1994 car les nouvelles technologies me procuraient une très grande envie de découvrir le monde.
Après mes études à l’Institut Supérieur Africain des Postes et Télécommunications d’ Abidjan, en quête d’un premier emploi, je décide de faire de la politique. C’est ainsi que j’adhère au Rassemblement des Républicains (RDR). Un parti à idéologie libérale.

En 1998, j’intègre le bureau national des jeunes Républicains (RJR) du parti du Dr Alassane Dramane Ouattara comme chargé national du sport et de la culture. Quelques mois après j’accède au poste de chargé national aux relations extérieures. Mon premier boulot a été le permanent du bureau exécutif.

C’est à partir de là que j’ai pu booster mes compétences, apprendre et partager avec les autres jeunes du globe. Et que j’ai pu visiter l’Afrique du Sud, l’Australie, la Belgique, le Bénin, le Burkina Faso, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, la Suède, le Togo ou la Zambie.

Ma motivation de continuer à apprendre pour participer au changement social et aider mon prochain s’est accentuée progressivement d’où mon inspiration .

C’est après ma participation comme seul délégué de mon pays au 1er Oxfam International Youth Partnership au compte de mon organisation de jeunesse politique que je décide de m’impliquer sur le plan international. C’est avec approbation que je deviens le Leader National de Youth Employment System (YES) de mon pays. Et toujours étant membre du bureau des jeunes libéraux, continuer à coordonner les activités de l’Organisation des Jeunesses Africaines Libérales (OJLA) et l’Organisation Internationale des jeunesses Libérales et Radicales (IFLRY). Aussi comme membre fondateur, je suis devenu un des facilitateurs du Parlement Africain des Jeunes et consultant à la jeunesse pour partager mes compétences acquises.



• Quel est l’événement marquant de ton parcours qui t’a amené à prendre conscience du rôle clé que tu aurais à jouer dans les dossiers relatifs à la jeunesse et à la lutte contre le racisme et les discriminations?

Ce n’est aucun doute le 1er Oxfam International Youth Partnership. J’avais la lourde responsabilité de représenter seul mon pays. Oui, j’avais beaucoup appris. Comment je pouvais changer les comportements, briser le cycle de la pauvreté, participer au changement social bref… changer le monde.
Et puis ce sont les brimades rencontrées auprès des militants et sympathisants de mon parti, qui m’ont forgé cette mentalité de lutter contre l’arbitraire, la xénophobie et la discrimination. Car biologiquement nous sommes tous égaux devant Dieu.


• Tu es notamment très sensible aux questions relatives à l’emploi des jeunes notamment au sein du YES (Youth employment Summit) Cote d’Ivoire dont tu es le leader national. Explique-nous les raisons qui t’ont poussé vers cette voie ?

Vous savez, dans le contexte actuel de la mondialisation, l’un des problèmes économiques et sociaux les plus pressants est l’emploi des jeunes et les conflits. Ces problèmes revêtent une importance particulière en Afrique où 60 % de la population de nombreux pays a moins de 20 ans. Dans les pays de l’Afrique Subsaharienne, le nombre de jeunes n’ayant pas d’emploi décent dépasse les 50 %.
Les gouvernements de nos États et la communauté internationale, des donateurs ont affirmé leur volonté de lutter ensemble contre ce problème redoutable. L’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel et l’Union Africaine se sont engagés à soutenir un effort concerté aux niveau national et international pour répondre efficacement à ce problème. Mais nos gouvernants n’utilisent pas à bon escient les fonds octroyés par les pays riches pour résoudre cet épineux problème.
Etre un acteur pour dénoncer ces faits et contribuer au développement durable de mon pays m’oblige à m’impliquer davantage car nous avons un continent riche. Et avoir une vie meilleure dans un avenir proche m’interpelle car ce développement durable se trouve aussi sur notre continent.


• Membre Fondateur du Parlement Africain de la Jeunesse, Facilitateur de Oxfam International Youth Partnership, Consultant National à la jeunesse et animateur Radio…, d’où te vient toute cette énergie ?

De ma soif de faire changer le monde.

• Peut-on parler de vocation ou de passion concernant tes divers engagements et ton sens du leadership ?

Je dirais que c’est plus une vocation qu’une passion. Car j’aurais pu immigrer en Australie, en Belgique ou en Suède mais je suis revenu dans mon pays pour participer à sa construction et continuer à faire de la politique.
J’ai toujours affirmé et soutenu que : « Notre Histoire, notre indépendance et notre développement s’avèrent pour nous, jeunesse de ce pays, de ce continent et de ce monde une prise de conscience. On ne doit en aucun cas se dérober face à la Nouvelle Donne qui est la mondialisation. J’en suis convaincu que vous et moi, sommes la Nouvelle Génération qui fera changer les comportements et les mentalités ».


• Pourrais tu nous parler de la méthode SWOT dont tu t’inspires et de son application pratique en Afrique et ailleurs ?

C’est une méthode qui m’a été enseigné à Dakar lors d’un séminaire. Et cela m’a fait comprendre la gestion du temps lors de l’élaboration d’un projet, d’un événement à organiser ou des actions à mener dans le cadre politique pendant les élections générales dans mon pays. Cela se traduit en langue française par FFOM : Force – Faiblesse - Opportunité – Menace.
Aussi au niveau de notre organisation africaine des jeunesses libérales, elle nous a permis d’élargir le réseau des membres de ladite organisation sur deux années.


• Parmi les pays que tu as parcouru dans le cadre de tes activités, quels sont ceux ou celui où tu aimerais retourner et pourquoi?

Au Sénégal, car j’ai beaucoup d’amis au pays de la « Teranga » car j’ai participé à un séminaire en 2000 et y ai vécu mon exil politique en 2003. Mes amis libéraux de la jeunesse du PDS du Président Abdoulaye Wade en occurrence avec à leur tête les Ministres de l’environnement Modou Diagne Fada et de la jeunesse Alioune Sow (mon tuteur) ont tous été formidables à mon égard. Je ne peux oublier cette partie de ma tumultueuse vie.
En Suède pour avoir pris part aux assises du congrès des jeunes libéraux Suédois à la même année. J’ai obtenu une solidarité suédoise inexplicable par un accueil chaleureux et leurs sens de partage.Ce sont les conséquences de faire de la politique.

• Tu fais aujourd’hui partie de la génération des jeunes leaders, quels sont tes rêves pour la jeunesse actuelle ? Que pourrais tu dire ou conseiller aux jeunes des générations à venir ?

Ce que je pourrais dire ou conseiller aux jeunes des générations à venir, c’est d’abord de respecter leurs parents, leur obéissance. Faire des études appropriées selon sa vocation. Pendant votre cursus scolaire, postuler au poste de chef de classe, ça vous permettra de supprimer certains complexes car j’ai pour ma part été un très bon chef de classe en 4ème et 3ème. De même chercher à intégrer une organisation de jeunesse ou au demeurant en créer une pour forger son leadership. Prendre part aux activités associatives et bénévoles. Et si vous vous sentez courageux, alors faites de la politique pour prendre part aux décisions de votre pays.
Et surtout n'oubliez jamais de croire en vous. De prendre la vie du bon côté.


• Quelles sont tes futurs projets, ambitions ?

Ah ! Les projets, j’en ai tellement dans ma tête, dans mes archives ou dans mon ordinateur. Mais l’obstacle à leur réalisation est le manque de financement.
Dans l’immédiat, je souhaiterais organiser un grand événement de jeunesse chaque deux ans pour réunir toute la jeunesse pour cogiter sur le développement de la Côte d’Ivoire en lui offrant un forum ou une plateforme où elle pourra booster ses compétences et contribuer au développement durable du pays. Ensuite créer une station de radio uniquement pour les jeunes où ces derniers pourront à longueur de journée s’exprimer, partager leurs passions et s’éduquer. De créer une structure en consulting à la jeunesse pour assister et conseiller la jeunesse ivoirienne en entrepreunariat. De bâtir une académie de tennis pour promouvoir ce sport. De fournir à mon pays un projet de développement urbain et rural dénommé « Vacances Citoyennes », qui regroupera plus de 50.000 jeunes pour des travaux de bénévolat pour réhabiliter les infrastructures des villes régionales chaque deux ans. D’écrire des bouquins.
Enfin comme ambition, d’être un futur Honorable parlementaire pour prendre part aux débats politiques de mon pays et participer à son développement.


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