by MOMBO NZIENGUI Rostano Eloge
Published on: Mar 28, 2008
Topic:
Type: Short Stories

Le grand marché de Mont-Bouet, grand pôle de concentration commerciale de la capitale du Gabon(Afrique centrale), où tous les grands commerces partant de la vente de la lingerie, des produits vivriers, des appareils électro-ménager, à la liquidation des produits traditionnels, des produits cosmétiques, est mis en mal du fait d’un véritable manque de structures, endiguant la libre circulation des usagers, et les exposant à des chapardages de tout genre

Situé en plein cœur de Libreville dans le 3ème arrondissement, le marché de Mont-Bouet, grande référence commerciale, constitue sans doute le plus grand pôle d’attraction commerciale de la capitale gabonaise. De facto, la vente à l’emporte pièce frappe dès la première vue à l’entrée du marché, avec les étalages de produits qui pullulent la voie où est sensé circuler les usagers.

L’exiguïté de l’espace commercial constitue de prime abord la raison principale évoquée par bons nombres de commerçants interrogés. Ceci est du au manque de réglementation des structures devant abriter les commerçants qui exercent dans ce marché.

Pour Bah Traoré, commerçant malien de 45 ans, les commerçants font preuve d’irrégularité parce que le payement des taxes d’infraction n’est pas appliqué. La preuve c’est que les agents de la mairie, du garden-market, du service de nettoyage qui se distinguent à l'oeil nu par leurs uniformes multicolores et leur grande présence hautement figurante préférant passer à de longueurs de journées et à chaque quart d'heures défilant à la fil indienne tendre leur frais de tickets au lieu d’appliquer les règles établies par les collectivités locales.

La cherté et le manque de boxes se présentent comme une seconde raison qui provoque le débordement des commerçants, contraints à la vente à même le sol, en vue de liquider leurs différentes marchandises. D'autres déploient de stratégies instables à l'instar de la "vente brouette" tout en circulant frayant un passage au milieu de la masse des gens se bousculant, se marchant dessus l'un sur l'autre sur un sentier qui fait office de passage.

Selon Evéline Tongo, 56 ans, ancienne commerçante gabonaise du marché de Mont-Bouet, les prix de boxes de vente ne sont pas à la bourse de tous les commerçants, c’est pourquoi les marchands sont obligés d’étaler les marchandises par terre, dans les brouettes, sur la tête. Car, les prix de boxes varient entre 50.000 francs CFA 150.000 francs CFA selon la grandeur. En ce qui est des taxes de patentes elles partent de 60.000 francs CFA à 120.000 francs CFA. Et ce n’est pas tout il faut payer aussi la quittance à 75.000 francs CFA et l’agrément à 55.000 francs CFA.


Les commerçants qui s’adonnent à la vente irrégulière sont encouragés par les frais qui leurs sont taxés par la mairie et d’autres organes régulateurs du marché. « Nous vendons à cette allure à Mont-Bouet depuis bien longtemps, il suffit seulement de s’acquitter des frais de tickets. Pour la mairie, ils s’élèvent à 1000 francs CFA, le ticket de gardiennage vaut 300 francs CFA, celui du nettoyage est de 250 francs CFA. "La dépense de 1550 par jour arrange les petits commerçants de notre envergure face aux bénéfices que nous enregistrons" affircme Tchanga, commerçant camerounais

Du coup, ce rythme irrégulier de la vente au Marché de Mont-Bouet cause plusieurs dérapages dont la difficulté de circulation, et accentue des actes de vols et de vandalismes. Ici des réseaux de mafias se sont installés brillant dans la fausse monnaie avec le concept de "fée man", la vente de la camelote, l'escroquerie abusive et toutes les tractions inciviles endiguant l'équilibre social.

« Lorsque tu viens faire ton marché à Mont-Bouet, il faut t’attendre à être volé car on circule à peine, et les bandits profitent de cette concentration pour pratiquer leurs actions nocives. C’est un véritable enfer terrestre car l’entrée et la sortie demande un casse tête chinois » a confié madame Ida Nguema, victime à maintes reprises au sein de ce marché.

En somme, la construction d’un marché bien réglementé, avec les boxes et les magasins accessibles à toutes les bourses sera la bienvenue pour les commerçants. Il reste aux autorités en place de s’enquérir du manque criard des structures au sein de ce grand marché de la capitale en vue d’envisager le réfectionnement ou la réalisation d’un autre marché en facilitant la délocalisation d'une ville qui semble s'engouffrer autour d'un pôle de la capitale notamment dans le 3ème arrondissement.



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