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La jeunesse est –elle responsable ?
Une question intéressante. Tellement importante qu’on a du mal à y répondre, du moins de manière claire et précise. Mais tout dépend et avant tout de ce que l’on entend par responsabilité. Est-ce le fait d’assumer toutes les conséquences de nos actions et de nos décisions ? Ou alors l’engagement et le dévouement à une cause ou un idéal ? Ou bien encore le choix de faire face aux défis de la vie et aux réalités du quotidien, ou simplement de ne rien faire et se défiler ?
Pour un adolescent, être responsable, c’est pouvoir s’habiller à la dernière mode, avoir un téléphone portable dernier cri, marcher comme si on était atteint de la maladie de Parkinson, être la vedette de son bahut ou de sa cité, sniffer de temps en temps de la drogue et participer à des orgies incroyables.
A cet âge là, il est difficile d’exiger mieux. Sérieusement, comment aborder un tel sujet avec des jeunes qui sont plus disposés à surfer sur la vague de superficialité qu’à plonger dans la profondeur de la réflexion ? Aujourd’hui, à l’heure où la société est une machine à consommer de tout et n’importe quoi ; les jeunes sont dans leur vaste majorité des gloutons. De véritables obèses qui consomment sans aucun sens du discernement tout ce qu’on leur propose. On définit pour eux les priorités qui tournent autour du paraître en les entraînant sur les pentes glissantes des excès et des dérapages dangereux. Dans ce cas, parler d’une « jeunesse responsable » reviendrait à se lancer dans un discours inutile et dépouillé de sens.
Ce que je crois c’est que la responsabilité dont on parle, elle n’est pas seulement un mot que l’on brandit tel un chiffon rouge pour dire à ces jeunes, qui en réalité se cherchent, qu’ils sont d’une inconscience et d’une insouciance terrible. La responsabilité c’est l’attitude que l’on adopte quand l’on estime venu le temps de se poser les vraies questions et d’y apporter des réponses appropriées. Est-ce que les jeunes se posent–ils les questions sur leur devenir ? Est–ce que dans leur tourbillon de sentimentalisme, de leur insolence juvénile, se posent – ils souvent la réflexion sur l’avenir ? En tant qu’ancien adolescent je puis dire qu’il n’est pas évident de parler de responsabilité lorsqu’on croit être le nombril du monde. La misère et la pauvreté qui gangrènent la société et font plier les hommes les plus robustes sont une fatalité contre laquelle on ne peut rien. C’est donc résignés que les jeunes traversent cette période, décidés à profiter à fond de leur vitalité. A tort. Car c’est justement à ce moment qu’ils peuvent faire évoluer les choses, dotés d’une énergie formidable ils peuvent porter le progrès et incarner le changement. Il suffit pour cela qu’ils prennent conscience du rôle qu’ils ont à jouer dans la société et ceci relève aussi de l’éducation qu’ils reçoivent.
On pourrait répondre à l’interrogation initialement posée par un non couperet qui provoquerait sans doute un lever de bouclier et serait absolument contre-productif. Et irrespectueux pour ses milliers de jeunes qui sont, au travers de l’engagement associatif, déterminés à exprimer leurs attentes par rapport aux incertitudes de demain. Des voix qui peinent à se faire comprendre. Trimant tout le temps pour mettre fin aux sanglants non-sens sociaux, culturels et économiques.
Oui. Evidemment, la jeunesse est responsable, de son action comme de son inaction. Elle doit se dire que ce monde dont elle est l’héritière lui exigera des comptes plus tard. Et elle n’aura aucun bouc émissaire capable d’endosser pleinement cette fuite, cette démission presque criminelle vis-à-vis des nouvelles générations.
Un ami m’a répondu que si les jeunes ne donnaient pas l’impression d’être responsables, c’est parcequ’ils n’ont ni les moyens ni les opportunités de faire autrement.
C'est une question très importante. D’ailleurs une réflexion que mon groupe et moi-même menons actuellement. Je crois pour ma part, puisque à priori les fonds financiers sont tenus par nos dirigeants, que les débauchés sont loin de permettre l'ouverture et l'ascension sociale voire l'alternance, qu'il est urgent de faire appelle à la créativité et à la solidarité des jeunes.
Ce qui me ramène à ce que je disais précédemment, les jeunes ne se sentent pas interpellés par les fameux OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement), encore moins par les responsabilités qu'ils impliquent. La plupart ignorent tout des OMD jusqu’à leur existence. Par conséquent ils sont moins enclins à penser le développement et à faire de véritables propositions aux gouvernants. Mon raisonnement puise dans l'expérience que j'ai des relations humaines, les jeunes sont égoïstes et individualistes, ils veulent arrivés tous au sommet sans passer les épreuves nécessaires à l'acquisition d'une plus profonde maturité cruciale pour pouvoir gérer les exigences de demain.
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