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Wilfried IDIATHA est né le 15 octobre 1977 à Koula-Moutou au centre Est du Gabon. Koula-Moutou, une ville que ses habitants appellent affectueusement Km ou Kaboul lui rappelle ses plus belles années d’enfance, l’image de son grand-père maternel, ses camarades de jeux, le souvenir des maisons en terre battue, des cuisines surchauffés du quartier Bouvendo, où il a grandi, le fleuve Bouenguidi qui longe la ville et les bâtiments administratifs comme la Préfecture, l’hôpital provincial, la gendarmerie ou le Gouvernorat…. « Des souvenirs un peu lointains … comme il le dit lui-même mais qui respire la tendresse qu’il porte à sa terre natale.
Wilfried vit actuellement à Paris où il poursuit ses études (Master 2 de Littérature) à l’Université XIII-Villetaneuse.
Parles nous un peu de ton parcours personnel, de ce qui te motive et de ce qui t’inspire dans la vie de manière générale…
Ce qui me motive est simple : C’est la foi en un avenir meilleur pour l’Afrique ! Pour moi, il n y a aucune raison de croire que nous soyons toujours la proie de la misère, de la pauvreté et des fléaux. Il n’ y a pas de raison de croire que les pays asiatiques puissent gravir chaque année des échelons du point de vue de la croissance économique ou autres et que l’Afrique soit encore en train de chercher son chemin. Je suis conscient du retard que nous avons accusé et que nous accusons d’ailleurs encore aujourd’hui. Mais ce que les Européens ou les Américains ont fait pour leur continent, moi je veux le faire pour le nôtre. Il n’y a pas de raison que nous échouions. Vraiment aucune ! Je crois en l’unité de l’Afrique comme en l’Union Africaine. Je suis panafricain et j’ai toujours pensé que le développement du continent va être effectif et qu’il ne devra jamais se faire sans moi ! Une fois que j’aurai contribué à travailler à cela, je pourrais mourir tranquille !
Pourquoi as tu choisi de suivre un cursus littéraire ? Qu’est ce qui t’a poussé vers cette voie ?
C’est un concours de circonstances qui m’a vraiment poussé à la littérature. Quand je suis entré à la Fac, à l’Université Omar Bongo, j’avais le choix entre faire des études de langues (anglais), d’anthropologie ou de Géographie. Et c’est finalement la dernière option que j’avais choisie. Mais très vite, j’ai été déçu par cette discipline; mes motivations n’étaient plus les mêmes, malheureusement. L’année suivante, je me suis inscrit en Lettres. C’est vrai que quelque part, je le faisais un peu à contre cœur parce que j’avais de réelles ambitions en m’inscrivant en Géographie. Mais je ne regrette rien, j’ai trouvé ma véritable voie en faisant les Lettres. La preuve, je suis en école doctorale. Et je pourrais être docteur bientôt, si tout se passe bien.
D’où t’es venue cette passion pour la littérature africaine ?
Au Lycée, j’étais toujours très ému par les œuvres d’auteurs africains; comme Sembène Ousmane, Senghor, Pierre Edgar Moundjiégou Magangue ou Véronique Tadjo. En étudiant les Lettres et en découvrant d’autres auteurs comme Sony Labou Tansi, Laurent Owondo, Hubert Freddy Ndong Mbeng, etc. je me suis tout de suite lancé, parce qu’ils décrivent des réalités dans leurs œuvres auxquelles je suis familier, des réalités dans lesquelles je me retrouve. Les Matitis de Ndong Mbeng par exemple, traitent de la vie dans les quartiers pauvres de Libreville; du déséquilibre social tant sur le plan de l’organisation de l’espace que sur le plan des partages de richesses. Ce sont mes réalités. Je m’identifie aux personnages que ce livre évoque tant dans leurs quartiers que dans leurs idéaux parce que je viens moi aussi de quartiers pauvres (« les matitis ») et les « balaises rêvages » (c’est-à-dire les grands projets) comme dit le narrateur de cet ouvrage sont pratiquement les mêmes que je me faisais aussi avec mes potes; la seule différence entre ceux de ce roman et moi c’est que les miens se concrétisent peu à peu (rires).
Tu as été récompensé deux fois au Gabon l’année dernière. Premier Prix du Concours « Meilleur lecteur 2006 » du Ministère d'Etat à la culture, puis 3 ème « Prix du Grand littéraire 2006 » du Ministère d'Etat à la Culture,de la République du Gabon. J’imagine que ces marques de reconnaissance t’ont aidé à aller de l’avant…. Comment as-tu vécu ces moments là ?
J’ai été très heureux d’avoir été distingué. Dans un contexte historique et social comme le nôtre où la tendance est à la rente pétrolière plutôt qu’à la culture, amener les jeunes à s’intéresser à la littérature, c’est merveilleux. Je pense que l’organisation de tels concours va amener les jeunes à lire, à s’intéresser à la culture. Chez nous on parle trop d’ « après-pétrole » mais malheureusement c’est vers le marbre et le fer que l’on tend les regards et on ne parle pas de la culture sinon quasiment pas et c’est dommage ! Mais bon, j’espère que ça va continuer et que cela va susciter beaucoup de vocations et surtout de l’intérêt pour ce domaine.
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Sessi
Formation de la relève, leadership, diversité, média sociaux... sont autant de sujets qui suscitent son intérêt et animent son inspiration....
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