Je suis engagé dans les mouvements associatifs depuis le lycée. C’est le club littéraire du lycée Nazaire Boulingui de Tchibanga au sud du Gabon, transformé aujourd’hui en club souffrance des pays en voie de développement dans la mesure où ce sont les pauvres qui la subissent. En sus les barrières douanières ne sont pas inscrites sur des principes équitables, ce qui de facto fragilise les économies des pays pauvres. Tout cela a une incidence sur ma vie ainsi que celui des jeunes de mon âge dans la mesure où nous héritons d'une terre remplie d’injustice.
Quel est l’événement marquant de ton parcours qui t’a amené à prendre conscience du rôle -clé que tu aurais à jouer dans les dossiers jeunesse et dans la lutte contre la pauvreté ?
Je crois que le Parlement International de la jeunesse (IYP 2004) organisé par Oxfam International en juillet 2004 en Australie à Sydney m’a permis d’avoir une autre vision claire de l’engagement associatif des jeunes, celle de « la jeunesse qui construit un monde pacifique, équitable et durable ». Pour la première fois j’ai assisté à un événement mondial qui rassemblait les 300 jeunes les plus brillants de la planète et qui ont été choisi suite à une sélection rigoureuse. Chacun passait son temps à échanger et à discuter, à raconter des histoires et à présenter des solutions. Ce qui m’impressionnait le plus c’est la détermination, la volonté et le dynamisme qui caractérisaient l’ensemble des délégués. Et depuis l' IYP. je suis résolument engagé pour la construction d’un environnement meilleur et pacifique.
Tu es actuellement Président de la section internationale de Jeunes Volontaires Francophones (JVF), Ambassadeur de bonne Volonté des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)…tu as donc beaucoup de responsabilités sur les épaules. Quelles sont selon toi les principales qualités d’un jeune leader ?
Pour moi un jeune leader est perceptible de part son engagement et son dynamisme au sein des Réseau des jeunes. C’est un exemple pour ses pairs au sein de la société et un visionneur capable d’anticiper et d’imaginer des moyens nouveaux pour son équipe. Un jeune leader doit être non seulement engagé mais compétent, rigoureux, flexible et volontaire.
Depuis l’année 2003, tu es présent à tous les rendez-vous internationaux concernant la jeunesse, et les jeunes leaders. Quelle est la rencontre qui selon toi a permis le plus d’avancées sur le terrain sur les questions jeunesse et des OMD ?
Le deuxième Sommet Panafricain des Jeunes Leaders tenu à Ifran au Maroc en 2005, organisé par le système des Nations Unies a marqué un tournant décisif dans l’implication des jeunes comme acteurs incontournables dans l’accomplissement des OMD. Pour la seconde fois consécutive, le l’ONU à reconnu la jeunesse comme partie intégrante et intégrés du développement en mettant en place un mécanisme de suivi et de financement pour les jeunes dans l’atteinte des OMD. C’est aussi lors de cette rencontre qu’on a lancé le Réseau Panafricain des jeunes leaders devenu aujourd’hui Réseau mondial après le dernier Sommet qui s’est déroulé à New York au Siège des Nations-Unies.
Comment vis tu cette intense mobilité internationale. Arrives-tu à associer tes aspirations personnelles à tes objectifs professionnels ?
Je peux vous dire que ce n’est pas du tout facile. Mais c’est une question d’emploi du temps et d’organisation. Ce qui est bien c'est que je suis actuellement un cursus en Management dans le contexte des organisations Internationale et je considère la mobilité internationale comme une sorte de renforcement de capacité qui développe mes compétences et mon savoir faire.
Durant ces 3 dernières années, tu as été primé à de nombreuses reprises pour ton engagement local et international. Que t’ont apporté ces marques de reconnaissance ? Comment as-tu vécu ces moments –là ?
C’est émouvant de remporter un prix et de savoir que l’on vient de faire honneur au pays et à tout un continent. Ces récompenses m’ont donné la volonté de redoubler d’effort dans mon engagement et de béneficier de certaines bourses sur le plan international à l’exemple du Full Scholarship de l’ACDI et small grant scholarship du Parlement Mondial des jeunes d’oxfam. Mais malheureusement je peux vous affirmer que les autorités locales ont du mal reconnaître ma valeur et certains pensent même que je prendrais leur place si l’on m’élevait. Dans mon pays, il faut être footballeur ou boxeur pour jouir des retombées d’une telle représentativité.
Tu fais incontestablement partie de la génération des jeunes leaders, quels sont tes rêves pour la jeunesse d’aujourd’hui ? Que pourrais-tu dire ou conseiller aux jeunes des générations à venir ?
Mon souhait ,c’est de voir une jeunesse épanouie et unie. Une jeunesse consciente informée et résolument engagée pour les causes nobles et la construction d’une culture de paix.Les jeunes ne doivent plus être des suiveurs ou des simples spectateurs face aux enjeux planétaires. L’avenir appartient aux jeunes et l’on doit façonner le présent afin que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. Ne plus attendre tout du gouvernement. Il faut innover, créer, imaginer des nouvelles voies pour sortir de la spirale de la pauvreté qui nous maintient dans un état de dépendance notoire.
Quelles sont tes futurs projets, ambitions personnelles ?
J’aimerais finir mes études supérieures le plus tôt possible et fonder une famille. Je suis beaucoup sollicitée pour travailler à l'étranger mais pour l’instant je dois m’investir pour la consolidation et le renforcement des réseaux des jeunes dans mon pays et en Afrique. Mon vœu le plus cher c’est de voir aboutir le projet sur le programme des jeunes Volontaires francophones pilotés par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ainsi que celui du Jeune Observateur pendant les élections. Je compte me présenter au poste du président du Conseil National de la jeunesse (CNJ) l’année prochaine dans l’optique redynamiser cette structure et de relancer et proposer à l’Union Africaine la mise en place du Conseil Africain de la jeunesse et de la Diaspora (CAJD).
1. Prix de l’excellence africaine (2007), Prix des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (2006), Lauréat du Concours de la Francophonie sur le centenaire de L.S.SENGHOR (2006), Prix Panafricain des jeunes leaders des Nations Unies (2005) Lauréat du concours de la Banque Mondiale sur les OMD (2005), Lauréat du Concours courir la francophonie de la Fondation Paul-Gerin la Joie du Canada (2004), Lauréat du concours Parlement Mondial de la jeunesse (2004)
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