by Sessi HOUNKANRIN,PCC
Published on: Jul 25, 2007
Topic:
Type: Short Stories

Tunisie, Benhi Khiar, Novembre 2005

Quelques jours avant la tenue du Sommet Mondial sur la Société de l’Information ( SMSI, Tunis 16-18 novembre 2005) dans un cybercafé de Benhi Khiar, la demande d’accès à l’Internet était environ deux fois supérieure à l’offre de postes disponibles. Ce soir-là, la vacance d’une place se négociait à l’avance pour s’assurer gain de cause….

« Je ne pourrais plus jamais imaginer ma vie sans l’Internet! » s’exclame alors un jeune Camerounais qui prend place devant un ordinateur disponible.

Comme si l’on vient de lui retirer une écharde du pied, au moment où il effectue son premier clic, il affiche un large sourire de satisfaction et de soulagement… Comme si pour lui l’Internet représente plus qu’un outil de communication pratique mais un besoin quasiment vital.

Sentiment confirmé le lendemain lorsqu’une jeune française du groupe affirme qu’elle ressent « un manque considérable » quand elle n’a pas la possibilité de se connecter à sa messagerie électronique et d’utiliser le Web durant plusieurs jours. Elle continue sur les bienfaits et le confort qu’offre l’Internet à domicile…

Pourtant, s’il subsiste entre le jeune camerounais et la jeune française ce que l’on appelle communément le « fossé » ou la « fracture » numérique (désignant l’écart qui existe entre les pays du Sud et du Nord en matière de technologies de l’information), il va sans dire qu`il y a des similitudes dans le rapport que ces deux jeunes entretiennent avec la toile mondiale. Une sorte de besoin viscéral de communiquer, d’échanger, d’aller à la recherche et de partager l’information et un malaise communément partagé de se trouver dans l’incapacité d’accéder à l’Internet.

Néanmoins, tous les jeunes des délégations étrangères présents dans le cybercafé de Benhi Khiar ont clairement conscience de leur statut de « privilégiés », aussi ils grouillent tous d’impatience de s’installer devant une machine leur permettant de se connecter à Internet. Ils pourront ainsi reporter à leurs homologues leurs premières impressions de la capitale tunisienne et l’accueil chaleureux qui leur a été réservé.

Originaires d’une quinzaine de pays du monde, ces jeunes n’ignorent pas la mission qui les attend à leur retour du Sommet de Tunis 2005, ils sont désormais des porte- parole, des ambassadeurs de la société de l’Information auprès de la jeunesse et de véritables acteurs du développement de la société de l’information.

« Pourquoi celui qui a inventé Internet ne l’a pas fait plus tôt! » ajoute le jeune camerounais commodément installé devant sa machine.

Il pense sûrement à l’époque désormais révolue où le Web n’était pas accessible à tous les citoyens mais uniquement à une minorité réduite de militaires, d’universitaires et de quelques initiés américains durant la guerre froide...

Quoiqu'il en soit, imaginer une vie sans Internet pour tous ces jeunes présents dans le cyber est de l'ordre de l'impensable....

« return.