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20 Juin 2007- Sénégal: Journée mondiale du réfugié,les ONG lancent un cri d’alarme aux autorités et à la communauté internationale. |
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Placée sous le thème de l’intégration locale, la journée mondiale du réfugié était célébrée hier sur l’ensemble du territoire national sénégalais. Plusieurs manifestations en marge de cette journée ont été organisées par les institutions humanitaires en charge sur la question des réfugiés.
Il faut souligner qu’on estime plus de 2500 demandeurs d’asile et de milliers de réfugiés qui vivent au Sénégal sous la protection du Haut commissariat pour les Réfugiés (HCR) et des autorités sénégalaises.
Cette journée hautement symbolique a permis aux responsables de l’administration sénégalaise et ceux des organisations internationales de se pencher sur le sort de ces personnes contraintes à l’exil pour des diverses raisons d’opinions politiques ou de guerre civile.
Plusieurs activités ont été organisées comme suit :
-Une conférence de presse conjointe réunissant la communauté mauritanienne et sierra-léonaise était tenue au siège de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme( RADDHO), animée par leurs leaders sous l’encadrement du responsable en charge du dossier sur la protection et la promotion des droits des demandeurs d’asile et des réfugiés du WARIPNET ( Réseau Ouest Africain des Réfugiés et Personnes Déplacées).
- Plusieurs émissions radiophoniques ont été animées par M. Djibril Baldé, Consultant sur la question du réfugié et celle du Darfour avec comme invités ; M. Alouise Sarr, Coordinateur du PARI (Point d’Accueil des Réfugiés et des Immigrants), M. Makaila Nguebla, Directeur Général d’Alwihda et M. Sylvestre Kalinda, réfugié Rwandais, à la station radio Manoré FM. A cela s’ajoute une deuxième émission toujours animée par le Consultant, Djibril Baldé en version anglaise permettant aux réfugiés anglophones d’être au cœur du débat sur la situation des réfugiés au Sénégal.
Selon M. Djibril Baldé, consultant et animateur du débat sur la tenue de ces émissions, c’est parce qu’il est parti du constat que la situation des demandeurs d’asile et des réfugiés est déplorable au Sénégal et qu’il est un impératif d’interpeller les autorités et autres acteurs de se pencher urgemment sur le sort des ces personnes vulnérables astreintes à l’exil et sur qui un droit de regard doit être porté de leur part.
Il convient de souligner que l’obtention de statut de réfugié au Sénégal est un véritable calvaire pour ceux qui en font la demande. Et, cela s’explique par la longue procédure d’instruction du dossier qui varie entre 6 mois à 5 ans. Pendant toute cette période, les demandeurs d’asile ne bénéficient d’aucune prise en charge ni du Haut Commissariat pour les Réfugiés encore moins de l’Etat du Sénégal, pourtant signataire de la Convention de Genève de 1959 et celle de l’OUA de 1969 et sur qui pèse l’obligation de protéger effectivement les réfugiés se trouvant sur son sol. Comme l’affirme M. Baldé, « Il faut dire que nous remarquons au Sénégal l’absence notoire des centres d’accueil et autres couvertures sociales pour les demandeurs d’asile et réfugiés, ceci est pour nous un constat lamentable. ».En outre, ajoute-il que le HCR a sa part de responsabilité dans cette précarité à laquelle font face les réfugiés : « Nous déplorons cela ».
Eu égard à cette situation épouvantable, M. Baldé visiblement agacé recommande vivement :
1- A l’Etat du Sénégal la révision intégrale des textes régissant la Commission Nationale d’Eligibilité au Statut des réfugiés (Structure gouvernementale à l’instar de l’OFPRA en France). Il souhaite que les organisations locales travaillant dans les domaines des demandeurs d’asile et réfugiés siègent au sein de la Commission lors de la délibération de statut pour des raisons de transparence pour intercéder en faveur des réfugiés. Aussi, suggère-t-il aux autorités sénégalaises l’octroi de carte d’identité au réfugié en vue de le permettre de pouvoir circuler librement et ce, pour lui faciliter justement l’intégration locale conformément au thème choisi pour cette Journée Mondiale du Réfugié.
2- Au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de veiller à ce que les instruments internationaux et régionaux soient respectés et appliqués par les pays signataires.
3- Aux réfugiés de se conformer aux lois et règlements de leurs pays d’accueil en vue de faciliter leur intégration locale.
4- Aux populations de continuer à soutenir leurs frères réfugiés africains car « Nul n’est à l’abri d’être réfugié ».
5- A l’Union africaine( U.A) de créer une instance régionale dotée de moyens pour venir en appoint au HCR et aux pays d’accueil des réfugiés dans le souci d’améliorer les conditions de vie de ces personnes vulnérables poussées à l’exil. De s’attaquer aux causes de cette migration forcée en Afrique gangrénée et cariée par des conflits de tout genre.
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Djibril
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