Le téléphone portable a envahi les rues de Libreville et le capitales provinciales gabonaise. Avec la déferlante échevelée des portables dans nos foyers avides de nouveautés comme du papier buvard, des cellulaires, on en voit partout, nimbés de gueules de gadgets pour gosses délurées, de couleur rouge-cola, noire-noisette, chocolat, jaune-bonbon, vert-fluorescent, caramels, bleu-métal,...quoi de plus normal pour l’objet de consommation capitaliste le plus prisé de la décade !
Le cellulaire est ce pain béni, tout chaud, tout craquant, dont se dispute la comique exclusivité, le businessman des Tropiques, à la fréquence des appels professionnels réduite au strict minimum ! Le nouvel amoureux libidineux, anxieux à l’occidental toujours pendu, à juste titre d’ailleurs, aux basques de sa moitié et de ses maîtresses.
Ces grosses malignes ne se privant pas de lui faire, elles aussi des enfants dans le dos ! Ses belles de nos nuits elles-mêmes trop heureuses de leurrer leur entourage professionnel sur leur misères sentimentales intrinsèques, en exhibant ostensiblement sur leurs pognes moites de crève-la-faim, et de souris chauves de la nuit, l’objet redondant de leur nouvelle fierté existentielle !
Jusqu’aux chômeurs qui, à défaut de trouver du job, consolent leur narcissisme en arborant avec orgueil et respect ces objets déchargés, qui ne les relient en fait à rien. Surtout pas au service d’embauche du fond national pour l’emploi !
D’autres encore, tiraillés entre leurs parents et dulcinées volontairement exilés, se sustentant de pâtes alimentaires molles, de fromages, et de vin bon marché, à Paris, Londres, Rome, Bonn, New-york ou Ottawa, exhibent leur snobisme extra-continental en de longues conversations nostalgiques et platoniques !
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