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XXIe siècle. Cours à télécharger, tchat entre étudiants et professeurs, bibliothèques en ligne : |
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Alice agite la souris et, d'un clic, fait apparaître sur l'écran l'image de son camarade de classe, Guy. La conversation s'enclenche entre les deux étudiants séparés de plusieurs milliers de kilomètres mais reliés par l'Internet. Elle est au Gabon, lui au Mali.
Cette fonctionnaire de 33 ans est inscrite depuis octobre dernier en licence des sciences de l'éducation et promotion de la santé dans une université de Franche-Comté. En France, pense-t-elle, mais elle ignore la localisation précise de l'établissement. Peu importe puisque de nombreux professeurs, tout comme les étudiants, sont éparpillés à travers l'Afrique etl'Europe.
Son professeur d'informatique, dont elle est en train de télécharger le cours, est au Niger. «J'ai essayé de m'inscrire dans une université pour poursuivre mes études en France et obtenir un meilleur emploi ici, mais je n'ai pas pu partir», raconte cette femme célibataire, mère d'un enfant. Entre les démarches pour l'obtention d'un visa, d'une bourse, d'un logement dans le pays d'accueil et les questions financières, aller étudier dans une université du Nord s'apparente à un parcours du combattant pour de nombreux étudiants africains. «C'est un ami qui m'a parlé des formations à distance organisées au campus numérique francophone de Libreville, poursuit l'étudiante gabonaise,
aujourd'hui je bénéficie d'une allocation et ne paie que 200 euros pour l'année.» Sans devoir se déplacer ni s'éloigner de sa famille, elle obtiendra àl'issue de ses études (un ou deux ans) un diplôme en tout point conforme à ceux décernés dans l'Hexagone.
«Il y a fracture et facture numériques»
Droit, médecine, nouvelles technologies Comme Alice, un millier d'étudiants d'universités du Sud suivent actuellement des formations ouvertes à distance (FOAD), dont une vingtaine au Gabon. L'Agence universitaire de la francophonie (l'AUF, l'un des opérateurs directs de l'Organisation internationale de la francophonie) offre des allocations à 800 d'entre eux. Des chiffres qui sont amenés à croître puisque l'offre de diplômes est passée de 4 en 2000 à 36 en 2004 ; 45 formations à distance seront au programme l'an prochain. Des diplômes souvent liés aux nouvelles
technologies mais aussi des masters en droit et en médecine. Alice continue de manipuler inlassablement la souris. Sur le forum, elle consulte les questions précises laissées par les étudiants. D'Egypte, de Tunisie,
du Venezuela, du Congo, du Sénégal, de France ou de Belgique. Le tchat lui permet d'être en relation directe avec des professeurs ou ses jeunes collègues. Car les formations à distance reposent sur ces échanges entre les apprenants. «C'est tout nouveau pour moi : on s'entraide, on s'explique, on se corrige, on travaille souvent en groupe», indique Alice. Mais le professeur n'est jamais loin. «On est suivi de très près», ajoute-t-elle en ouvrant sur l'écran une nouvelle fenêtre où s'alignent les commentaires des professeurs sur le forum.
«Même en dehors des interrogations en ligne, ils lisent toutes nos interventions et apportent des corrections ou des appréciations.» Alice n'avait jamais touché à un ordinateur de sa vie avant de commencer sa formation.
Mais le campus numérique offre une passerelle vers ce monde virtuel qui lui paraissait inaccessible, en dispensant une formation de base aux nouveaux arrivants. Une association d'une quinzaine d'étudiants initiés à l'informatique, les Jeunes Volontaires francophones, sert de relais pour faire augmenter la
masse critique d'internautes. «Nous accueillons les étudiants, les initions à l'informatique et à l'Internet, leur ouvrons des adresses e-mail», explique le
président de l'association, Andy Rolland Nziengui-Nziengui, qui gère les cyberespaces avec ses 14 collègues. Le campus numérique a également
beaucoup à leur offrir ; ils ont appris à créer des sites web et à publier des revues en ligne. «La parole n'est pas souvent donnée aux jeunes en Afrique. Grâce au Net et au campus numérique, nous la prenons», renchérit Andy.
Trois nouveaux cyberespaces et bientôt 250 ordinateurs
Sur les 8 000 étudiants de l'université Omar-Bongo de Libreville (UOB), 1 300 figurent sur la liste des abonnés payants du campus numérique. Entre 200 et
300 visiteurs chaque jour. Que de chemin parcouru pour cette structure dont l'origine remonte à 1993. A cette époque, une petite salle sombre de la bibliothèque de l'université hébergeait quelques postes Minitel, permettant des commandes d'articles sur des banques de données en France. En 2000, la structure, financée par l'AUF, déménage, se dote de 27 ordinateurs et prend le nom de «campus numérique francophone». «Mais nous existions sans exister dans les locaux de l'Ecole normale supérieure de Libreville, nous avions très
peu de visibilité», raconte Ambroisine Boubengua, comptable et gestionnaire, l'une des quatre employés permanents du campus.
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Andy le Leader
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Comments
Ton avis!! malou | Jul 18th, 2006
Je ne suis pas contre la formation à distance mais ce qui me deplore un peu, c'est le fait que ces formations soent reservées pour une certaines catégorie des gens. Pourquoi n'ya t-il pas la formation à distance pour ceux qui n'ont pas la licence et les autres diplômes? Cela n'est pas une injustice de la part de l'auf? Le fait de ne pas avoir la licence est pas une fin. On peut toute fois reprendre les études malgrès le temps perdu. Ne dit on pas qu'il n'ya pas un delai pour apprendre? Je crois que si j'ai bonne memoire, le plus vieux étudaint avait dépassé les 80 ans(un américain).
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