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لي حمرائي Printable Version PRINTABLE VERSION
by ghalas charara, Lebanon Apr 2, 2010
Culture , Media   Experiences

  

لي حمرائي Certains la retrouve à travers le viseur, imprimée sur une pellicule, en couleur ou noir et blanc. Elle m’apparaît en mots, autant de mots qu’elle a de pavées, inépuisable en sens et détours.

“ J’adore cet endroit, j’y viens tout le temps, depuis toujours, c’est plein de vie”.
Et je perçois dans sa voix éraillée un parfum de nostalgie ensoleillée, et des souvenirs vaporeux qui s’envolent avec la fumée de cigarette, masquant son visage brun brûlé par la lumière de midi.
Comme parlant à lui-même.
Personne ne releva son interjection, et même maintenant je ne me rappelle pas dans quel contexte elle fut dite. N’empêche que l’on acquiesça discrètement, distraitement. Bruit du thé qu’on sirote. Chaleur des rayons matinaux.
Une mendiante passe, se faufile entre les tables et tabourets du café trottoir. Formules usuelles et prières vaines. Puis, prévenue par la rondeur de mon visage juvénile, pria pour ma scolarité, mes études, mon succès et enfin, mon mariage. Elle s’est vite fait rabrouée par le responsable du café, qui, à entendre sa voix posée et son air serein, avait sûrement des arguments rudement convaincants. Des gens, des amis. On se serre la main, on fait connaissance, on échange des remarques, discrètement, distraitement. Ils vont et viennent, rapidement et en désordre, au milieu des services klaxonnant et des voitures pressées. Chacun pour soi. Pourtant quelques visages familiers persistent, après avoir mille fois arpenté ces rues et que mes pas se sont superposés maintes autres fois : le vieil homme grêle qui achète chaque jour sa limonade pour aller la boire au café d’en face, à regarder les passants, souvent rejoint par quelques vieux hommes qui lui ressemblent comme des jumeaux. Les vendeurs des stands de journaux, aussi semblables les uns qu’aux autres, toujours aux aguets, toujours affairés, rarement assis sur leurs chaises empaillées. Quelques autres visages familiers qu’on revoit dans tous les cafés, restaurants, librairies, qu’on dirait même qu’ils vivent ici. A Hamra.
Plus d’une dizaine d’insignes signalent : Rue Hamra. Mais aucune réelle délimitation géographique, difficile à cerner, elle gagne de son mystère. D’ailleurs une fois qu’on y est, notre instinct nous en prévient. « Vous voilà rue Hamra ».
Ceux qui prétendent la connaître sont dans l’erreur. Elle est constamment méconnaissable : costumée, décorée, en fête. Habillée et rhabillée par ses feuilles colorées et porteuses de vies, posters et autres affiches. Accueillant, abritant toujours des nouvelles aventures innovantes, cafés, restaurants, pubs. Reste quand même d’autres immuables, vendeurs de parfums et de montres à deux sous, dont la disparition ne se vit pas sans griefs.
Comme un grand baobab, elle étend ses solides racines dans tous les sens de sorte qu’on peut marcher une demi-heure et toujours se retrouver à Hamra. L’arpenter, c’est comme arpenter un musée : ici le vieux théâtre dont l’enseigne empoussiérée reste un maigre vestige, là les vieux cinémas qui ont cédé la place à de nouveaux… parkings.
Où aller pour boire un verre, un thé, manger un bol de foul et de homos, acheter une nouvelle chemise, connaître Beyrouth, ses gens ? Fanatiquement, à Hamra, pour voir la vie en rouge.





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